Cette grève qui succède à celle des commerçants, qui a duré 5 jours, porte un coup sévère au fonctionnement des affaires courantes A l'instar de ses semblables au niveau national, la wilaya de Bouira était paralysée, hier, par la grève générale des institutions administratives et les organismes prestataires de service public. Dès les premières heures de la matinée, des grappes de fonctionnaires ont rallié la placette «la Concorde civile» en face de la Maison de la culture où un important rassemblement a été organisé. Les employés des administrations publiques domiciliées à la cité administrative, ceux de la Cnas, Cnac, Casnos, CNR, ADE, SDC, Algérie telecom, du Trésor, des impôts, de la DAS, des Domaines, la DJS... ont rejoint la placette pour former une importante procession qui battra le pavé à travers les rues du chef-lieu. Tout au long de la procession, les manifestants ont repris les slogans criés lors des multiples marches populaires des différents vendredis. On apprendra auprès des grévistes que cette marche est la première d'une série qui durera jusqu'au jeudi prochain. «On reviendra autant de fois qu'il faudra jusqu'au départ définitif de cette maffia qui a pris le pays en otage» nous confie un syndicaliste de la Cnas. En plus de demander le départ du gouvernement, les manifestants ont clairement exprimé leur désapprobation des récentes mesures proposées pour une sortie de crise. Cette adhésion totale au mot d'ordre d'une grève pose un sérieux problème. «Qui est derrière l'appel» sommes-nous tentés de questionner? Au regard du nombre de participants à la marche, un millier de personnes est en droit de savoir à qui profite ce mouvement qui, en fait, est un acte corporatiste du Mouvement national durant les week-ends. Dans la mesure où les revendications sont les mêmes, ces actions quotidiennes et répétées s'apparentent plus à une radicalisation du mouvement. Même si ces marches se déroulent dans un calme olympien, elles tendent à vouloir geler complètement l'activité du pays. Cette grève qui succède à celle des commerçants qui a duré 5 jours porte un coup sévère au fonctionnement des affaires courantes, surtout qu'aucun organisme n'a prévu un service minimum. La solution pour un gréviste reste «le retour à la sagesse. Les propositions du président sont rejetées. N'est-il pas plus correct pour nos responsables de remettre le tablier et de partir dans la discrétion?», s'interroge notre interlocuteur. «Même si dans leurs discours, nos gouvernants parlent de l'intérêt qu'ils portent à l'avenir du pays, il faut qu'ils sachent que par leur entêtement ils nuisent à la patrie et compromettent l'avenir de toute une génération» ajoute notre interlocuteur. Les jours à venir restent incertains à moins que, par réel souci de préserver la paix et pour répondre à la revendication du peuple, le Président sortant décide et prenne des mesures en faveur d'un dénouement réaliste de la situation.