Le mouvement de protestation perdure Plus d'un employé n'a pas hésité à faire part de sa «volonté» quant à passer à l'acte radical en «paralysant la totalité des services névralgiques de l'aciérie». L'inspection de travail de la wilaya d'Oran vient de mettre en demeure la direction l'aciéré algéro-turque la sommant de réintégrer, dans leurs postes de travail, 2340 employés algériens tout en l'incitant au respect du Code du travail en titularisant ses employés ayant été contractuels pendant plusieurs années. Cette sortie de l'instance, en charge de la défense et du respect des droits des employés, survient 10 jours après le déclenchement du bras de fer opposant les 4000 employés et la direction de ladite entreprise, Tosyali. La situation s'est d'ailleurs enlisée à la suite de l'évolution et de la tournure fâcheuse générées par des mesures prises et annoncées par la direction de la société figée dans sa position en ne cédant pas aux revendications des travailleurs. Au lieu de se réunir autour de la table du dialogue et des négociations pour débattre sérieusement des revendications posées par les employés, la direction de l'aciérie a, selon plus d'un employé, «fait fi de notre cri de détresse». Pis encore, ajoute-t-on. «Elle est passée à l'acte radical en informant, par voie postale, le licenciement de plusieurs employés. D'où la réponse, sur le champ des concernés ayant, eux aussi, estimé utile de passer à la radicalisation de leur mouvement. Les protestataires, qui jugent «abusive la mesure» prise à leur encontre ont haussé le ton tout en ne cédant pas. Dans le tas, ils se sont maintenus en place tout en maintenant leur seul mot d'ordre tournant autour de la revendication principale «la «réintégration et l'intégration, inconditionnelle et immédiate de tous les employés dans leurs postes de travail tout en les nommant en tant que permanents». Telle est la condition principale posée par les grévistes appelant à sa satisfaction dans les plus brefs délais. «Notre réintégration et promotion seraient les seules voies salutaires», dira plus d'un employé n'ayant pas hésité à faire part de «notre volonté quant à passer à l'acte radical en paralysant la totalité des services névralgiques de l'aciérie». Le mouvement de protestation déclenché, depuis plus de 10 jours, perdure, d'où le risque du pourrissement qui se profile à l'horizon. Pour le moment, ladite aciérie est partiellement paralysée. Pas moins de 4 000 employés, chargés de son fonctionnement sont en débrayage, cédant la place aux 800 agents turcs faisant marcher le service minimum. Ce mouvement de protestation, sans précédent, a été lancé après que la direction générale de l'aciérie n'a pas jugé utile de renouveler le contrat de travail d'un employé alors que celui-ci attendait sa permanisation après avoir été employé, à titre de contractuel, pour la durée quatre contrats, d'où son droit à la titularisation s'imposant systématiquement, tout comme d'ailleurs le reste de tous les employés et cela en se référant, tout en les prenant en compte, le Code du travail régissant les relations liant l'employeur et les employés. Manifestant sa colère, l'employé en question n'a rien trouvé de mieux à faire que de tenter de se suicider en se jetant du haut d'un immeuble appartenant à l'entreprise. Et depuis, ses compères se sont lancés dans un élan de solidarité appelant leur direction à la sagesse en réglant le problème posé, la régularisation administrative de leur camarade et plusieurs dizaines d'autres. N'ayant pas abdiqué aux revendications de ses employés, la direction de l'aciérie de Tosyali, a, au lieu d'apaiser les esprits, mis en marche la procédure judiciaire en déposant plainte contre les grévistes les accusant d'avoir obstrué l'entrée principale de l'unité. Dépêché sur les lieux, l'huissier de justice a fait état d'un constat contraire en soulignant que les grévistes ont débrayé, tout en marquant leur rassemblement à l'intérieur de l'usine sans pour autant relever la fermeture de l'usine ni l'obstruction de son entrée principale. Durcissant le mouvement, trois employés sont allés jusqu'à observer une grève de la faim.