La communication, via les réseaux sociaux dispose d'une liberté presque totale Depuis quelques années, les réseaux sociaux supplantent tous les autres moyens de communications. Des pages facebook sont devenues la bête noire des élus locaux et des responsables de la wilaya. Sans ces pages, certaines insuffisances et dépassements n'auraient jamais été connus du grand public. Depuis quelques années, des citoyens s'impliquent de plus en plus dans la vie des cités et communes, à travers les réseaux sociaux. Sur Internet, ils créent des pages facebook notamment ou des sites Internet et publient des vidéos en relation avec le quotidien des citoyens, le cadre de vie, les insuffisances dont se rendent responsables aussi bien les élus locaux, que d'autres citoyens, dans le but d'alerter l'opinion et les autorités sur des situations de négligence ou encore des dépassements de tous genres, dont ils sont victimes. Mais cette dénonciation systématique envenime le débat, déjà complexe, de la vie de certaines communes et villes. Dans pratiquement toutes les villes et communes du pays, ce mode de communication reste en vogue. Loin de constituer le journalisme professionnel, qui demeure soumis à la déontologie et au respect des lois, la communication, via les réseaux sociaux dispose d'une liberté presque totale, tant par rapport au texte de loi que par le choix et la façon de présenter des sujets. Sétif info, Chlef Info, Béjaïa info, Béjaïa. Soit l'observateur des pages et sites Internet du genre polluent la Toile. Sur les vidéos et photographies postées sur les pages facebook, l'on voit des passants éméchés, se battre ou simplement parler ou attablés à une terrasse dont l'étalement est consciencieusement millimétré. L'on constate aussi des insuffisances dans le cadre de vie du citoyen. Les routes défoncées et dégradées, des décharges et niches d'ordures sauvages et non collectées depuis des jours, un mauvais rafistolage d'un édifice historique, des exemples, ces pages, ils en ont une pochette et un classeur pleins. Les propriétaires de ces pages, qui ne sont autres que des citoyens, expliquent leurs motivations: «Les vidéos et photographies que l'on poste permettent de se rendre compte des situations, c'est aussi un moyen de pression. On n'a pas d'autres solutions pour que les élus nous écoutent, pour qu'ils réalisent à quel point nous subissons ces nuisances au quotidien. Nous voulons simplement voir notre cadre de vie s'améliorer et en finir avec le laxisme des autorités locales», indique cet animateur d'une page très active à Béjaïa. Leurs montages vidéo intrusifs et posts sont largement suivis et soutenus par les internautes à travers des commentaires réguliers sur toutes les publications. Celles-ci finissent par excéder certains élus, pourtant prompts à défendre l'intérêt du citoyen, qui semblent ne plus pouvoir supporter leurs dénonciations tous azimuts, parfois erronées Ces animateurs de page facebook traquent les moindres insuffisances dans leurs communes respectives et la moindre activité des élus pour la divulguer sur les réseaux sociaux. D'autres pages tentent, tant bien que mal, de défendre les bilans des APC et des wilayas. Créées et gérées par des fonctionnaires, généralement des membres des cellules de communications, ces pages se contentent de rapporter des activités du wali ou du maire parfois, maladroitement, car dans les textes, peu d'informations sont données à même de satisfaire la curiosité des lecteurs. Ces pages servent aussi de moyens de réponses aux activistes citoyens qui ne cessent de «harceler les élus locaux» et de «rapporter les insuffisances et les manquements des responsables». «Que l'on ait du mal à vivre avec insuffisances et la dégradation du cadre de vie, ça, je le comprends tout à fait. Le message est complètement légitime, je le subis aussi. Ce que je ne supporte pas, ce sont les mots utilisés pour désigner les élus, c'est ça qui me révolte», soutient un élu. Cette guéguerre sur Facebook montre que la situation s'envenime et risque de se traduire par des procès si ce n'est des agressions physiques.