Des milliers de Libériens sont descendus, hier, dans les rues de Monrovia pour obtenir de meilleures conditions de vie, premier test d'envergure pour George Weah, président d'un pays qui craint de voir ressurgir les violences du passé. Des dizaines d'associations de la société civile, y compris des pans de la jeunesse ayant porté l'ex-footballeur star au pouvoir en janvier 2018, réunies au sein d'un «Conseil des patriotes» et soutenues par des partis de l'opposition, avaient appelé depuis deux mois à manifester ce 7 juin. Twitter et Facebook, très utilisés pour battre le rappel, étaient inaccessibles hier à Monrovia. Alors que les rues de la capitale de ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest étaient inhabituelle ment désertes, les manifestants ont convergé vers Capitol Hill, siège des principales institutions du pays, où ils étaient plusieurs milliers à la mi-journée. Les organisateurs n'ont pas souhaité avancer d'estimations, mais une source policière a évoqué quelque 4000 participants. La communauté internationale s'inquiète d'une possible résurgence des violences, alors que le pays reste hanté par une guerre civile qui a fait quelque 250.000 morts de 1989 à 2003. Elu successeur de la présidente Ellen Johnson Sirleaf (2006-2018) sur un programme de résorption de la pauvreté et de lutte contre la corruption, l'ex-star du PSG et du Milan AC a promis de garantir la sécurité et le droit de manifester. Mais George Weah a haussé le ton jeudi: «Les insultes et l'incitation à la violence ne seront plus jamais tolérées sous mon administration». Il a également défendu son bilan après un an et demi au pouvoir, invoquant le poids de l'héritage de l'administration précédente.