Libérée et soutenue plus que jamais par les hautes instances militaires, la justice referme chaque jour un peu plus ses bras sur les malfrats et les corrompus rattrapés par leurs actes, dans une multitude d'affaires et de délits, qui ont traîné en justice et en prison des dizaines de hauts responsables et d'hommes d'affaires. Déterminée à traquer le monstre qu'est la corruption dans ses plus profonds retranchements, désormais rien n'arrêtera l'appareil judiciaire. Les sphères anciennes du pouvoir et du grand business, craignent le pire, l'ère de l'impunité est renversée, voici venu le temps de la facture. Affaire Haddad : la Cour suprême confirme les décisions du juge d'instruction Dans ce sillage, les rebondissements dans le dossier de l'oligarque et patron du groupe Etrhb et du groupe media «Temps nouveaux», Ali Haddad, le Conseiller instructeur près la Cour suprême a confirmé les décisions prises par le juge d'instruction à l'encontre des deux ex-Premiers ministres, d'anciens ministres et d'un wali. En l'occurrence, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, de l'ancien ministre du Commerce, Amara Benyounès, ont été mis en détention provisoire, alors que l'ancien ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zalène, a été placé sous contrôle judicaire, et le wali d'El Bayadh, Mohamed Djamel Khenfar a été mis en liberté par le juge enquêteur de la Cour suprême. Affaire Sovac : trois ex-ministres impliqués Dans cette vague d'interpellations et d'arrestations, les affaires de corruption éclatent, on dirait, à la même vitesse qui a permis l'enrichissement des prévenus. Dans l‘affaire Sovac, dont le patron, Mourad Oulmi, a été mis sous mandat de dépôt et poursuivi dans des affaires de corruption et de transfert illicite de devises à l'étranger, la Cour suprême confirme l'implication, en plus de l'ex-Premier ministre Ahmed Ouayahia, de trois anciens ministres. «Le parquet général près la Cour suprême a reçu, le 24 juin 2019, de la part du procureur général près la cour d'Alger le dossier relatif aux procédures suivies à l'encontre de trois anciens ministres, pour des faits punis par la loi, dans le cadre de l'affaire de Mourad Oulmi», a indiqué le communiqué du parquet général près de la Cour suprême. Ould Abbès et Barkat Après leur refus de renoncer à leur immunité parlementaire dans un premier temps, Saïd Barkat, et Djamel Ould Abbès se sont résignés finalement à faire au moins bonne figure, en abandonnant volontairement leurs privilèges. Aussitôt, leurs actes accomplis et la justice les rattrape pour « dilapidation de deniers publics, conclusion d'un marché en violation des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, abus de fonction et faux en écritures publiques,» le parquet général près la Cour suprême a engagé les procédures de poursuite judiciaire selon les formes et les dispositions prévues dans le Code de procédure pénale, à l'encontre des deux anciens ministres.