Cette année, les organisateurs ont placé cette édition sous le slogan et le thème de « tajmaât, symbole des valeurs et des liens sociaux dans les populations villageoises ». Cette édition sera également un vibrant hommage à une femme de culture, Khadidja Djama et à un homme de culture Mohamed Chami, ont indiqué les organisateurs de la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou. Ces derniers ont, en outre, rappelé que le patrimoine culturel immatériel ne se manifeste pas uniquement dans les monuments et les collections d'objets ; il comprend également les traditions, ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, rituels et évènements festifs. Les traditions de nos ancêtres « Les connaissances et pratiques concernant la nature et l'univers ou les connaissances et savoir-faire nécessaire à l'artisanat traditionnel, les pratiques sociales, qui se définissent par l'organisation sociale ancestrale (tajmaât, assemblée du village ) présente dans la société kabyle qui a pu la préserver de multiples agressions subies de la part des conquérants», est-il ajouté. Tajmaât est une institution politique locale et autonome administrant les populations villageoises, elle est basée sur la solidarité, l'économie solidaire et le droit coutumier qui se traduit à travers une tradition très rigoureuse et des règles communes qui régissent la vie quotidienne et qui doivent être appliquées par tous les villageois. « tajmaât dispose à la fois des pouvoirs politique, administratif et judiciaire. la tribu aussi présente des éléments de cohésion sociale forts (territoire, sanctuaires, marché, solidarité, etc.). Dans le village, unité de base territoriale et politique qui unit les citoyens, des liens horizontaux unissent les habitants qui adhèrent à un même système de représentation et sont fiers de leur identité. Aujourd'hui encore, c'est la persistance d'une organisation sociale ancestrale (tajmaât) à travers des comités de villages, sous-tendue par un certain nombre de valeurs, qui permet parfois aux populations locales de surmonter leurs difficultés », lit-on dans l'argumentaire du Quatrième salon du patrimoine de Tizi Ouzou. Une valeur sûre Et d'ajouter qu'à travers la linéarité historique et la succession des événements qui ont marqué la Kabylie surgit l'ensemble des changements qui ont affecté le lien social de la société kabyle. « Cependant, au fur et à mesure des remaniements administratifs, tajmaât perd de ses prérogatives officielles, tout en continuant parfois de les exercer officieusement. Nonobstant, plusieurs villages ont pérennisé cette organisation traditionnelle à nos jours qui constitue l'illustration parfaite de cet attachement à nos valeurs ancestrales », expliquent par ailleurs les organisateurs. De ce fait la 4ème édition du Salon du patrimoine culturel immatériel, placée sous le thème « Tajmaât, symbole des valeurs et des liens sociaux dans les populations villageoises » se propose pour l'engagement d'une réflexion pour la sauvegarde et la valorisation de cet héritage qui caractérise la région de Kabylie. Un travail qui nécessite plusieurs processus : l'identification, la recherche, la documentation, la protection et la revitalisation des différents aspects de ce patrimoine. Plusieurs conférences au menu Il faut préciser que, lors de ce salon, de nombreuses rencontres réuniront des experts, des auteurs, des artisans et des artistes ainsi que le mouvements associatif pour enrichir le débat sur ce sujet. Ce salon sera aussi l'occasion de rendre un hommage à deux grandes figures qui ont contribué dans la transmission du patrimoine aux générations futures, en l'occurrence Khadija Djama, icône de la chaîne 2 (radio) et Mohamed Chami Mohamed, archiviste, conservateur du patrimoine audiovisuel algérien. De nombreux centres de recherche, des maisons d'éditions publiques et privées, des musées, des universités participeront à ce salon à travers notamment des expositions et des communications, a-t-on appris.