Place à la situation intérieure. à peine ses valises posées après son retour d'Addis Abeba où il a participé au 33ème Sommet de l'Union africaine qui a signé le retour remarquable de la diplomatie algérienne sur le plan continental et international à travers, notamment le conflit libyen et le rôle pivot qu'elle joue en faveur de sa résolution, le locataire d'El Mouradia a repris le cycle de ses consultations de personnalités civiles et politiques en prévision de la révision de la Constitution, en particulier et de la situation que traverse le pays en général. Le chef de l'Etat a reçu, hier, le président du parti El Moustakbel Abdelaziz Bélaïd et Abdallah Djaballah, président du Front El Adala et Développement. Deux figures de la classe politique aux positions diamétralement opposées. Le premier est une vieille connaissance avec qui il aura eu à croiser le fer lors de la campagne de l'élection présidentielle du 12 décembre, qu'il a fermement soutenue et à laquelle il s'est porté candidat tout en considérant qu'elle représentait la condition sine qua non à la sortie de crise qu'a traversée le pays depuis la démission forcée de l'ex-président de la République, sous la pression exceptionnelle d'un Mouvement populaire pacifique né des marches du 22 février. Des retrouvailles qui permettront aux deux hommes de fermer la parenthèse de la présidentielle qui les a opposés pour s'inscrire dans la voie de la concertation et du dialogue prônée par le nouveau locataire d'El Mouradia. Une démarche qui consistera à rompre avec le mode de gestion catastrophique d'un système qui a fait la part belle aux corrompus et aux prédateurs de tout poil pour construire l'Algérie de demain qui aura pour socle une justice sociale authentique, soucieuse des droits humains. Un projet que caresse le président d'El Moustakbel. Sur ce plan il se retrouvera incontestablement sur la même longueur d'onde que le chef de l'Etat. Un objectif que ne rechignera pas à partager son second hôte. Contrairement à Abdelaziz Belaïd, Abdallah Djaballah a eu des positions clivantes avec la démarche initiée par l'ex-chef de l'Etat intérimaire, Abdelkader Bensalah, qui avait appelé au dialogue mené par un panel en vue d'organiser une élection présidentielle pilotée par une Haute instance indépendante de surveillance des élections. Opposant notoire au pouvoir, il s'est rangé sans sourciller dans les rangs de ceux qui ont rejeté les scrutins présidentiels avortés d'avril 2019 qui devait consacrer le 5ème mandat de Abdelaziz Bouteflika, celui du 4 juillet reporté sine die par le Conseil constitutionnel, faute de candidats. Pour le rendez-vous du 12 décembre il fera durer le suspense avant d'annoncer qu'il le boycottera. Abdallah Djaballah sera le second leader de la mouvance islamiste après Abderezzak Makri, président du mouvement de la société pour la paix à avoir répondu à l'invitation du président de la république. Avant eux, Abdelmadjid Tebboune avait reçu plusieurs personnalités. L'ancien Premier ministre, Ahmed Benbitour avait ouvert le bal avant que ne lui succèdent Mouloud Hamrouche, Taleb Ibrahimi, Abdelaziz Rahabi, le colonel Youcef El Khatib chef de l'emblématique Wilaya IV historique, Cheikh Guessoum, président de l'association des Ouléma, Abderezzak Makri président du Mouvement de la société pour la paix, et une délégation de Talaïe El Hourriyet. Autant de voix et sensibilités multiples que le président a tenu à écouter. La liste n'est pas close pour autant…