Dans un communiqué officiel rendu public par l'équipe du festival de Cannes jeudi, 16 avril 2020, il a été indiqué que «suite à la déclaration du président de la République du lundi 13 avril, nous avons pris acte que le report envisagé à fin juin début juillet pour la 73e édition du Festival international du film de Cannes n'est plus possible à cette date». Et d'estimer: «Il apparaît désormais difficile de penser que le festival de Cannes puisse être organisé cette année sous sa forme initiale.». Toutefois, optimistes quant aux nouvelles tournures que pourrait prendre le festival, les organisateurs du plus grand festival de cinéma au monde ont tenu tout de même à rassurer: «Néanmoins, nous avons commencé de nombreuses consultations dans le milieu professionnel en France et à l'étranger. Elles s'accordent sur le fait que le festival de Cannes, qui est un instrument essentiel de soutien à l'industrie cinématographique, doit continuer à étudier l'ensemble des éventualités permettant d'accompagner l'année cinéma en faisant exister les films de Cannes 2020 d'une manière ou d'une autre.» Période sombre... Et de saluer aussi la place du cinéma, y compris dans cette période sombre que nous vivons par ces mots: «Quand la crise sanitaire, dont la résolution reste la priorité de tous, sera passée, il faudra redire et démontrer l'importance et la place que le cinéma, ses oeuvres, ses artistes, ses professionnels et ses salles et leurs publics occupent dans nos vies. C'est à cela que le festival de Cannes et son marché du film entendent contribuer. Nous nous y engageons et remercions tous ceux qui sont à nos côtés, les responsables publics (mairie de Cannes, ministère de la Culture, CNC), les professionnels ainsi que nos partenaires.». Et de conclure enfin: «Chacun sait que de nombreuses incertitudes règnent encore sur la situation sanitaire internationale. Nous espérons être en mesure de communiquer rapidement sur les formes que pourrait prendre ce Cannes-2020. «Aussi, dans un entretien exclusif accordé au journal Le Figaro, Thierry Frémaux, délégué général du festival de Cannes «ne lâche rien», affirme t-on. «Il faut sauver le cinéma» On donne pour preuves ses déclarations dans cette interview. En effet, rappelons que lors de sa dernière déclaration, le président français, Emmanuel Macron, a fait savoir que «les grands festivals et évènements avec public nombreux ne pourront se tenir au moins jusqu'à mi -juillet prochain». Ne démordant pas, Thierry Frémaux pense même à une montée des marches avec masques! Un format plus adapté aussi à la situation, tout en expliquant et en émettant quelques bémols: «Le déconfinement commence le 11 mai, on verra comment ça se passe. Mais si le virus n'a pas été sérieusement éloigné d'ici là à l'été, les autorités n'accepteront la tenue d'aucune manifestation collective avant longtemps. En tout cas, comme rien ne peut être envisagé avant mi -juillet, cela signifie que les premiers rendez-vous auront lieu à la rentrée. On verra de quelle manière.» à noter que le comité de lecture continue jusqu'à présent à recevoir des films, «car la sélection ne s'est jamais arrêtée, les films sont là, nous en verrons jusqu'à fin juin!» a fait savoir Thierry Frémaux. Ce dernier refuse, dit-il, «d'abandonner les films et ceux qui les rendent possibles. (...) ce métier, comme les autres, affronte le risque de devenir un champ de ruines, il faudra qu'on fasse tous preuve d'energie et d'unité. Le festival de Cannes veut apporter sa part.». Pour un nouveau format de l'événement à la question de savoir si le festival entend présenter les films en numérique, la question est non car «il faudrait que les réalisateurs et les producteurs soient d'accord. Ce qui n'est pas le cas. Donc un festival numérique c'est non». En effet, un film à Cannes, il est non seulement vu mais vendu et distribué et cela coûte très cher en termes de rentabilité sous-entend Thierry Frémaux. Par contre une version numérique sera appliquée pour le marché du film du 22 au 26 juin. Enfin, pour le délégué général du festival de Cannes «si un festival a lieu, c'est que tout a lieu, c'est que la vie a repris normalement. Le déconfinement commence le 11 mai, on verra comment ça se passe». En gros, pas de demi-mesure pour Thierry Frémaux qui refuse l'idée d'un festival tiède, sans couleurs ni saveurs, juste avec quelques accréditations et un public moindre. Ce sera grandiose ou ce ne sera pas!