L'immobilier revient encore une fois dans les couloirs du tribunal. Accusé d'escroquerie, faux et usage de faux et émission de chèques sans provision, un promoteur immobilier «vient d'être écroué», révèle la cellule de communication et des relations extérieures près la sûreté de wilaya d'Oran. Le mis en cause est propriétaire de promotions immobilières situées à Aïn Türck et à Belgaïd. Il a été entendu dans une affaire le citant, par le juge de la 7e chambre près le tribunal correctionnel d'Oran de la cité Djamel. Cette présentation fait suite aux conclusions rapportées par l'enquête de la police d'Oran ayant déclenché à son encontre une vaste opération d'investigations suite à plusieurs plaintes déposées par une trentaine de personnes contre l'accusé en question. Les victimes ayant fait état «d'avoir postulé à des habitations promotionnelles qu'elles attendaient depuis plus de 9 années sans que le promoteur ne fasse signe ne serait-ce que pour rassurer les prétendants. Ces derniers se sont rendus compte de la gabegie avant de s'en remettre à l'arbitrage de la justice. Etant appuyés par le rapport d'enquête policier, en première étape, une douzaine de plaignants ont été entendus. Les révélations sont fracassantes. Le rapport d'enquête dévoile que «les souscripteurs, se sont pratiquement acquittés de toutes les tranches exigées par le promoteur en ayant versé et complété des montants allant entre 2 et 7.5 millions de dinars pour bénéficier des logements promotionnels». Cependant, les victimes ne pourront pas bénéficier de ces appartements. Pour cause, rapporte le document d'enquête policier, «ces habitations ont été revendues à plus d'une personne en leur remettant des titres de propriété fictifs». Il s'agit essentiellement de maisons relevant du type «promotionnel» de Belgaïd, situées dans la partie Est de la ville d'Oran qui ont fait l'objet de cette revente. Le mis en cause est allé jusqu'à vendre 105 logements à plus de 200 personnes. L'enquête préliminaire déclenchée par les services policiers est plus que révélatrice d'une arnaque à grande échelle. Elle dévoile que ledit promoteur a vendu également des appartements financés par la Cnep alors que ces derniers font l'objet de la saisie prononcée au profit de cette institution en raison du crédit n'ayant pas été honoré par le mis en cause. Le préjudice financier est, selon l'enquête, estimé à plus de 60 milliards de centimes. En attendant les évolutions de cette affaire, les souscripteurs mettent à l'index leur promoteur l'accusant de leur avoir joué un tour en les escroquant. Ils persistent et signent soulignant que «l'accusé n'a pas respecté les délais de livraison des habitations qu'ils ont financées par leur propre argent». En d'autres termes, ils réclament leurs «habitations», ou à défaut «le remboursement». Les policiers, eux, ont conclu que «l'affaire porte le sceau de l'escroquerie, dilapidation des deniers publics et émission de chèques sans provision». Cette affaire est tout à fait identique à celle du promoteur Haddouche, ce dernier a été condamné par le tribunal de première instance d'Oran à 10 ans de prison ferme, celui-ci est en fuite faisant l'objet de recherches. La même sentence a été prononcée contre sa femme, celle-ci occupait le poste de directrice commerciale de la même promotion. L'affaire Haddouche, a fait l'objet de la citation en plus de deux accusés principaux, de 12 autres individus. Chacun de ces derniers est poursuivi à titre individuel et contre lesquels des peines plus ou moins lourdes ont été prononcées, selon le degré de leur implication qui porte le sceau de l'arnaque ayant fait 592 victimes, toutes entendues par le juge de la 7e chambre, parmi lesquelles figurent de hauts cadres de la Sonatrach, des chefs d'entreprise, des enseignants universitaires, des joueurs professionnels de football. Les victimes ont déclaré «avoir été bernées par le promoteur et sa femme leur exigeant des versements dépassant les seuils des 10 millions de dinars pour l'acquisition des habitations» alors que le projet est physiquement effectif sur le plan sans plus. Au final, le promoteur s'est éclipsé après avoir empoché plus de 350 milliards de centimes.