L'exigence du changement, qui se manifeste depuis plus d'une année et demie au sein de la société, sécrète ses dynamiques et ses contradictions aussi. Il y a des approches qui se font exprimer de part et d'autre sur une question éminemment stratégique et qui relève de la Sécurité nationale de la patrie, à savoir le rôle de l'institution militaire et son champ d'intervention tel que délimité par la Loi fondamentale. Puisque il s'agit de la démarche qui a trait au processus de changement, le référendum sur la révision constitutionnelle fait partie de cet aspect en relation avec le rôle de l'armée, ses attributions et ses nouvelles missions qui viennent s'ajouter dans la mouture de l'avant-projet de la révision constitutionnelle. Il est mentionné dans ladite mouture que l'Armée nationale populaire (ANP) assurera des missions de paix en dehors de ses frontières. C'est une démarche somme toute ordinaire, mais certains spécialistes de l'intox et de la manipulation à géométrie variable ont fait de cette «litote» une espèce de matière à spéculation dans la perspective d'asseoir leurs visées sordides et pernicieuses en ciblant l'ossature de l'Etat national, à savoir l'Armée nationale populaire. Il est évident que les enjeux inhérents à la géopolitique ont changé de fond en comble depuis deux décades dans le monde. Ce bouleversement né du retour de la pensée néocoloniale a participé dans l'émergence d'une doctrine qui a fait de l'espace vital une constante quant au renforcement de la mainmise des puissants sur le reste du monde en recourant aux approches interventionnistes et bellicistes. Cela est devenu manifeste de par ce qui arrive à l'Irak, l'Afghanistan, la Syrie, le Yémen et ensuite la Libye et le désastre dans lequel est plongé le peuple libyen depuis 2011. Le contexte régional dans lequel évolue l'Algérie n'est pas du tout reluisant, c'est toute une ceinture de feu qui entoure nos frontières. Le Sahel est devenu un lieu où s'exprime la cupidité néocoloniale des puissances dont le caractère impérialiste et d'hégémonie se confirme davantage. Le cas de la Libye, un pays voisin, est une menace directe sur la sécurité nationale du pays. Des pays de plusieurs nationalités se disputent la mainmise et les richesses naturelles de ce pays en recourant aux interventions militaires en faisant fi y compris de la légalité internationale. Cela taraude l'esprit de l'Etat algérien qui «observe» une situation de désastre et de menaces à répétition juste devant ses frontières sans pour autant agir par voie de conséquence pour défendre et sécuriser ses frontières et apporter une solution politique à un pays frère. Cela, dans la perspective d'asseoir une stabilité et permettre au peuple libyen de retrouver son droit à une vie digne et maître de son pays et de ses richesses. Les chants des sirènes dont l'oracle a été donné par leurs maîtres de l'étranger, se lancent dans des impostures et des quolibets à l'adresse de l'Armée nationale populaire. Ils n'ont trouvé mieux que de l'accuser de vouloir assurer le rôle d'un «sous-traitant» à la solde des puissances qui régentent les zones stratégiques où elles ont fait main basse sur le pétrole et autres richesses assurant leur suprématie via l'hégémonie et la recolonisation. Notons que ces mêmes sbires à la soldes d‘officines occultes proliférant dans des capitales occidentales n'ont pas jugé utile de dénoncer la présence de la Turquie en Libye. De même qu'ils ne pipent pas mot sur les autres forces étrangères qui ont réduit cette dernière en un pays de guerre fratricide et un véritable no man's land. Ce discours qui s'inscrit dans un processus qui a déjà fait ses preuves dans les pays qui ont connu le semblant de «printemps» arabe, est surtout alimenté pour frapper de plein fouet les armées desdits pays et les casser une fois pour toutes. Que sont devenues les armées régulières irakienne, syrienne ou libyenne? Il est tout à fait clair que l'Algérie et à travers son Armée nationale populaire veut s'adapter aux nouveaux enjeux de la nouvelle géopolitique qui se dessine à nos frontières. L'Armée algérienne ne se laissera pas prendre par une démarche dont les tenants et aboutissants sont connus d'avance, il s'agit de serrer l'étau sur le seul pays dans la région qui reste pleinement fort en matière de défense de ses frontières et le maintien de sa souveraineté grâce à la détermination de son armée et le sacrifice de ses vaillants fils pour la patrie. Défendre la souveraineté nationale et la consolider, c'est une mission stratégique et qui exige de la persévérance et de la vigilance à la fois.