La grève surprise observée, hier par les travailleurs de la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf) était hier, sur toutes les lèvres. Ce débrayage intervient au lendemain de l'annonce de l'entrée en vigueur du nouveau Salaire national minimum garanti (Snmg) et des négociations sur la révision du salaire de base. C'est ce qui ressort d'un communiqué rendu public la veille, par la Sntf et qui a annoncé l'entrée en vigueur du nouveau Salaire national minimum garanti. La compagnie nationale a fait savoir à travers le même document que le salaire de base «sera ultérieurement révisé». Le communiqué de la Sntf a ajouté qu'«il existe une différence entre le Salaire national minimum garanti (Snmg), qui a été déterminé par le décret présidentiel et qui n'est pas soumis à négociation et le salaire de base qui fait l'objet de négociations, selon les circonstances et les spécificités de chaque entreprise.» Ce point semble ainsi, être la pomme de discorde entre l'entreprise et ses employés grévistes. La compagnie de transport a précisé également dans le même document que «le partenaire social a été contacté et invité à s'asseoir à la table du dialogue concernant la rétroactif de l'augmentation du Snmg à partir de juin 2020, au cours du mois de mai, afin de fixer un calendrier de versement des rappels aux travailleurs, en tenant compte de la situation financière critique que traverse notre institution». Les usagers du train fuient les entrées Sud, Ouest et Est, qui deviennent presque «impassables» lors des heures de pointe. Les wagons sont, aux yeux de ces habitués, «pratiques» pour des trajets, afin de rejoindre le travail ou autre. Et le train est aussi très prisé par les citoyens, du fait que les prix pratiqués sur ce moyen de transport restent moins coûteux par rapport aux tarifs des taxis, voire par rapport aux frais de voiture. À cela s'ajoute le fait que d'autres n'ont de préférence que pour l'ambiance qu'offre «un voyage en train.» À la surprise générale, le sifflet de ce dernier était absent hier. La grève des cheminots, observée, hier, «sans préavis», a réussi à immobiliser presque tout le parc roulant de l'entreprise. Cela n'a pas été sans impact sur les usagers des chemins de fer. Le service minimum a été à peine assuré durant la matinée, comme nous l'a affirmé, hier, une guichetière de la gare centrale Agha, à Alger. Contrairement aux affirmations de l'interlocutrice, nous avons constaté que seule la liaison Oran-Alger a été assurée. La perturbation du trafic ferroviaire a, en effet, chamboulé les calculs des voyageurs pressés de rejoindre leurs destinations. Nous avons rencontré sur les lieux des voyageurs «totalement désemparés», en quête de train en partance pour différentes destinations. «C'est la confusion totale, nous n'avons rien compris à ce qui se passe, puisque, tout à l'heure quelqu'un nous a confirmé qu'il y avait un train pour Batna et maintenant, après une heure d'attente, on nous a dit qu'il n'y a plus de train», témoigne un usager chargé de bagages. Notre interlocuteur, visiblement déçu par l'absence de train, n'était pas le seul invité à prendre son mal en patience. Nombreux étaient les usagers qui faisaient des va-et-vient devant la porte de la gare, donnant l'impression que le train tardait à pointer. D'autres ont préféré presser le pas pour se déplacer vers leurs destinations via les «taxis collectifs» et les «clandestins» afin d'éviter d'être déclarés «défaillants», comme les étudiants qui sont nombreux à emprunter ce moyen de transport. La perturbation du trafic ferroviaire a, faut-il le souligner, profité aux chauffeurs de taxis clandestins, qui ont dicté leur loi.