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«Une collaboration avec l'Algérie s'impose...»
Yassine Ellil, bédéiste tunisien, à L'Expression
Publié dans L'Expression le 26 - 12 - 2021

L'Expression: C'est la quatrième fois que vous venez en Algérie dans le cadre du Fibda. Cette année, la Tunisie est le pays invité d'honneur. Quelles sont vos impressions?
Yassine Ellil: Enfin, la Tunisie est invité d'honneur! On s'attendait à ce qu'elle le soit dés les premières années du festival. On est là. Je pense qu'il y a une nouvelle ère dans ce festival, une nouvelle vitalité. C'est plus convivial. Il n' y a pas beaucoup de monde dans l'organisation, en même temps ils prennent soin de nous. On les remercie franchement. Les conditions sont en général acceptables et agréables. Mes amis m'ont manqué car cela fait un moment que j'ai arrêté de me rendre dans des festivals pour différentes raisons, pas seulement à cause de la crise sanitaire liée au Covid-19. Là je reviens pour voir et je suis très content d'être là.
Que devient Yassine Ellil, depuis qu'on l'a vu au dernier Fibda?
J'ai fait beaucoup d'expériences avec le magazine Cous Cous Bel Ban qui a été primé, d'ailleurs, ici, au Fibda. Grace à cette première expérience, j'ai lancé un nouveau magazine de bande dessinée qui remporte beaucoup de succès. On pense même l'envoyer en Algérie car nous avons un distributeur qui nous propose l'Algérie depuis un moment.
Justement, qu'attendez-vous de votre présence ici au Fibda?
Ce qui m'intéresse toujours dans les festivals, c'est le contact humain, les rencontres, l'inspiration, voir des gens nouveaux et rencontrer mes amis algériens que je n'ai pas vus depuis un moment. J'aime découvrir aussi les autres styles. Cette année c'st un peu spécial car il y a toujours les frontières qui ne sont pas totalement ouvertes. Il n' y a pas beaucoup d'artistes en provenance de l'Europe etc; mais, malgré tout, je me sens comme chez moi. C'est toujours le cas en Algérie. Je remercie beaucoup l'organisation. J'invite les gens à venir nombreux...
Quelle est la situation de la bande dessinée en Tunisie?
Cela fait un moment qu'il y a une stagnation. Il y avait un collectif pour les grands, qui faisait de la BD qui s'est arrêtée. Il s'agit d'un petit livre qui s'appelle «LAB 619» avec lequel j'ai participé sur deux numéros, juste pour l'amusement, mais aujourd'hui il n'existe plus. C'était notre seul collectif qui produisait de la bande dessinée pour les grands et il s'est arrêté. Maintenant, franchement, il n y a pratiquement plus de maison d'édition pour la bande dessinée. C'est tellement pauvre qu'on est la seule maison d'édition spécialisée dans la bande dessinée en Tunisie. Mais sans vouloir être arrogant on pense pouvoir faire changer la situation. On ne se contente pas de rester avec notre magazine dans nos ateliers ou l'envoyer seulement dans les kiosques. On se déplace dans les écoles, classe par classe, zone par zone. On a couvert une grande partie de Tunis. On apprend aux enfants c'est quoi l'art de la BD. On leur fait comprendre qu'eux-mêmes, ils peuvent devenir des bédéistes. On promouvoit notre magazine pour avoir des ventes et ça marche très bien. On a cinq mille ventes d'exemplaires sur le Grand Tunis et on évolue à notre rythme. J'espère que ce magazine, malgré qu'il soit un petit grain de sable dans la machine, qu'il pourra changer les choses. Ce magazine s'appelle Bab El Bahr. Il sera peut-être en Algérie on l'espère très bientôt.
Vous vivez de ça donc?
Franchement, c'est moitié-moitié-. J'ai un club en parallèle, pour apprendre aux enfants à dessiner car l'édition est un travail très délicat et si tu ne veux pas investir, sur ce que tu gagnes, dans les prochaines éditions, tu risques de t'arrêter. C'est ce qui m'est arrivé avec Cous Cous bel Lban. J'ai mangé mon couscous et je n'ai pas pu continuer. (rire) L'idée est de faire un club d'apprentissage de bande dessinée, qui me fait gagner ma vie. C'est un club qui se décline sur six heures par semaine de cours. C'est un plaisir permanent. Les enfants sont un jury permanent. J'accroche mes BD à l'avance pour voir leur réaction. C'est un club payant qui s'adresse aux enfants de six à 15/16 ans. On a même deux adolescents qui ont fait leur BD. On va les publier sous un label. Ce n'est pas seulement un club pour dessiner et s'amuser. Les enfants voient les cartons d'impression, le matériel dernier cri, ils travaillent dessus. Tout le matériel de la maison d'édition est là pour susciter des vocations. Je sais que c'est limité, mais ca reste un grain de sel, comme on a dit, qui peut changer la donne.
Vous comptez donc l'exporter?Oui, en Algérie, car mon éditeur me le propose. Franchement, moi je voulais instaurer une belle base en Tunisie. En fait, on touche dans les 35000 enfants, 15% d'entre eux achètent le magazine. À la zone Benarous, la moitié du grand Tunis, on touche 50.000 enfants.
Il y a 2 600 000 enfants dans les écoles étatiques. On procède par zone. On conquiert la Tunisie zone par zone. Ce sont des zones que vous connaissez sans doute et qu'on a été visiter, à savoir La Marsa, El Menzah, Carthage... C'est une stratégie que l'on a tracée. On ne reste pas dans nos ateliers. On fait peu de numéros, mais on vise plus la profusion car le lecteur d'aujourd'hui, l'enfant, s'il ne lit pas de sept ans à neuf ans, il ne lira jamais, y compris de la littérature. Si on arrive à lui faire lire des histoires intéressantes et à l'éduquer à la lecture, ce sera le lecteur de demain pour nos projets qui sont dans les cartons pour les grands. Voilà, on essaye. Je pense que c'est bien parti et j'espère qu'on pourra continuer. On fait cela avec beaucoup de plaisir.
C'est un travail énorme. Mais l'énergie est là. J'espère qu'elle restera encore. Voila pourquoi je suis là aussi, pour parler avec mes amis algériens en vue de faire une version algérienne de Bab el bahr avec leur propre style et leur BD. Peut-être qu'ils collaboreront avec moi. J'essayerai d'en ramener un avec moi pour m'aider là-bas et ici.
C'est un ami qui s'apelle Natsu. Je vais essayer de parler avec tout le monde, voir les talents. Il faut collaborer, qu'on se réunisse, qu'on fasse quelque chose de maghrébin, car nous partageons la même culture, les mêmes aliments, la même nourriture, les bijoux, ce sont les mêmes symboles, il n' y a pas de raison pour ne pas faire quelque chose de commun entre la Tunisie et l'Algérie.


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