Décrétée par le président de la République, année de l'économie par excellence, 2022 ne saurait matérialiser cet objectif sans un cadre juridique clair incitatif aux investissements locaux et étrangers. Le gouvernement qui a rouvert le dossier du Code des investissements, ce jeudi, après un renvoi en seconde lecture par le président Tebboune, lors du Conseil des ministres du 13 mars dernier, est tenu cette fois de réussir sa deuxième tentative du genre. Ainsi, la réunion du gouvernement n'a concerné qu'une seule question, celle du Code des investissements. Cela renvoie, certainement, à une instruction présidentielle, insistant sur l'urgence du dossier. L'année 2022 a, certes, débuté par un sérieux coup porté contre la bureaucratie par Abdelmadjid Tebboune en ordonnant le déblocages de centaines de projets, mais l'essentiel de la relance demeure ailleurs. Dans une législation claire, pérenne et transparente. Dans son communiqué rendu public à l'issue de sa réunion, le gouvernement promet de déverrouiller les secteurs stratégiques et accorder à l'acte d'investir toute l'importance qu'il mérite. C'est dans cette optique que le gouvernement a examiné, pour la deuxième fois, l'avant projet de loi relative à l'investissement. Celui-ci, selon les termes du communiqué, consacre «le principe de liberté d'investissement et d'initiative en intégrant des mesures de simplification des procédures au profit des investisseurs, le renforcement des prérogatives du guichet unique en matière d'accompagnement et de facilitations de l'acte d'investir». Le communiqué n'apporte aucune précision, mais l'on sait que dans la précédente mouture, la loi renvoie à des' textes réglementaires qui, de fait,la vident de sa substance. Il semble donc que l'on a retenu la leçon, de sorte que les rédacteurs de la nouvelle mouture évoquent, sans aller dans le détail, des mesures censées traduire sur le terrain les solutions adoptées par l'Etat, pour réamorcer une réelle dynamique économique. Cette dernière devrait reposer sur la force d'un aiguillage juridique, en matière d'investissement, qui conférerait à la relance économique les appuis nécessaires et les moyens de relever les défis de l'heure. L'année 2022 étant dédiée essentiellement au redressement économique, la révision de la loi sur l'investissement s'impose dans la mesure où elle contribue à bannir les anciennes pratiques, renforcer la lutte conte la corruption et la bureaucratie et inscrire les changements qui permettront de rétablir la confiance des investisseurs. C'est tout un écosystème à reconstruire pour voir réinstallées les règles et les réflexes d'une économie qui soutient l'investissement. Il faut dire que la tâhe est ardue et doit passer par une vraie remise en question des processus profonds qui régissent le secteur. C'est dans ce contexte que l'avant-projet de loi préconise «la réduction significative des délais de traitement des dossiers d'investissement émanant de porteurs de projets, notamment à travers la dématérialisation des procédures». Sur un autre plan, et pas des moindres, le texte s'est penché également sur l'impératif de renforcer l'attractivité économique du pays, et de revaloriser l'Algérie comme destination pour l'investissement. Un volet sur lequel l'Algérie a perdu du terrain ces dernières décennies, dans la mesure où le volume des investisseurs étrangers est resté en deçà des objectifs fixés. Ce n'est que récemment que la ruée vers l'Algérie est en train de reprendre. Un signe important, qui révèle que les nouvelles dispositions et directions économiques prises par l'Etat, sont en phase de drainer des investisseurs importants. Une voie qui nécessite d'être renforcée par l'instauration d'ouvertures et de facilitations, qui auront pour rôle de fidéliser les IDE. C'est dans cet ordre d'idées que le projet de texte prévoit également «des dispositions incitatives en direction des investissements directs étrangers (IDE) créateurs d'emploi et garantissant le transfert de technologie et permettant à l'Algérie d'intégrer les chaînes de valeurs internationales».