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«C'est aux Arabes de régler leurs conflits»
Ahmed Bensaâda, spécialiste en géopolitique internationale, à L'Expression
Publié dans L'Expression le 06 - 11 - 2022

L'Expression: Pour commencer, comment évaluez-vous le Sommet arabe qui s'est déroulé dernièrement à Alger?
Docteur Ahmed Bensaâda: Ce qu'il faut dire c'est que le Sommet s'est déroulé dans des conditions exceptionnelles. Donc tenir un Sommet en ce moment, cela relève d'un défi. Ça il faut le reconnaître. Le Sommet s'est tenu après la pandémie de la Covid-19 qui a affecté la santé et l'économie mondiales. Le Sommet s'est tenu après le déclenchement de la guerre entre la Russie et l'Ukraine qui prédit des changements majeurs dans la géopolitique internationale. Nous passons allégrement d'un monde unipolaire à un monde multipolaire. Le Sommet d'Alger s'est déroulé au moment où certains pays ont normalisé avec l'entité sioniste. Donc ces trois facteurs sont essentiels pour l'analyse de ce Sommet.Réunir les pays arabes dans ce contexte, comme je l'ai dit toute à l'heure, il relève du défi, amis il nécessite une diplomatie très active. Les défis qui se posent à la Ligue arabe sont nombreux et il faudrait justement dépasser les différences de vue entre les pays arabes.
Quelles sont les causes de ces différences de vue? S'agit-il de cette valse de normalisation avec l'entité sioniste qui est derrière ces différences de vue?
Alors, c'est clair que sous la présidence de Trump, il y a eu une accélération de lanormalisation et on sait que la Palestine a toujours constitué la cause principale qui concerne la Ligue arabe, donc c'est un élément majeur et c'est clair qu'il y a un clivage par rapport à ça.
Mais le fait que le Sommet arabe se passe à Alger et que l'Algérie est connue pour ses positions historiques et populaires envers la cause palestinienne, c'est un plus. Donc il faut rappeler que l'Algérie est un des rares pays qui est encore fidèle à la cause palestinienne d'une manière concrète.
Donc le fait que cela se passe en Algérie est très important et augure d'une vision beaucoup plus favorable à la cause palestinienne au sein de la Ligue arabe.
Peut-on dire alors que la cause palestinienne va avoir de l'étoffe et plus de consistance durant la présidence de l'Algérie de la Ligue arabe?
Il n'y a aucun pays qui aurait pu avoir un impact aussi positif sur la cause palestinienne comme celui de l'Algérie (allusion faite aux pays arabes) d'autant plus que le secrétaire général de l'ONU est présent et que le président Abdelmadjid Tebboune a demandé à ce qu'il y ait un organisme qui plaidera la cause palestinienne directement au sein de l'ONU pour revenir à l'indépendance de l'Etat palestinien dans ses frontières de 1967.
Hormis la question palestinienne qui reste une question centrale, y a-t-il d'autres défis qui se dressent aux pays arabes?
Il est clair que la crise entre l'Ukraine et la Russie a changé la donne de la géopolitique internationale. Et si les pays arabes pouvaient trouver une ligne directrice commune,ils ont tous les atouts pour devenir eux-mêmes un pôle décisionnel mondial et de véritables protagonistes. Les pays arabes recèlent des richesses du point de vue énergétique, dupoint de vue humain, du point de vue économique, etc...
S'il n'y avait pas ces différences-là et des disparités de points de vue entre les pays arabes, et si on arrive à les dépasser, on peut devenir un pôle mondial, mais ça va être difficile parce que le monde arabe a toujours été à cause de ses richesses et de ses problèmes la cible des velléités des puissances néocolonialistes.
Les mutations qui s'esquissent actuellement dans le monde vont-elles permettre aux pays arabes, surtout ceux qui tiennent à leur souveraineté de profiter de cette situation et faire de la non-ingérence dans les affaires des pays leur maître-mot?
Exactement, les dernières années et depuis le début de ce qu'on a appelé le «printemps arabe», on a vu de l'ingérence étrangère dans les pays arabes. Nous avons eu des destructions des pays arabes.
Ça était un chaos total et nous l'avons vu comme étant quelque chose de très positive c'est-à- dire un vrai printemps, alors que c'était pire qu'un hiver, il était sanglant et de ce point de vue, les pays arabes doivent apprendre à régler leurs problèmes entre eux, les conflits inter-arabes doivent être réglés par les Arabes, c'est très essentiel. Autre chose, dans ces pays- là, ils doivent pouvoir faire participer leurs peuples dans la prise des décisions. Parce que une décision qui est prise au sommet et qui n'atteint pas le peuple et si elle n'a pas d'impact sur le peuple, elle ne sert à rien.
Quelle place pourrait avoir l'Algérie dans le nouvel ordre mondial qui est en train de prendre forme actuellement? Est-ce que ça va lui permettre de jouer davantage son rôle géopolitique au niveau de sa région et quelles sont ses propres profondeurs? Est-ce que c'est le monde arabe ou l'Afrique comme potentiel et une démarche stratégique?
L'un n'empêche pas l'autre. L'Algérie de par sa géographie a une dimension africaine, l'Algérie de par sa culture a une dimension arabe et l'Algérie a toujours eu une position des pays non-alignés. Donc, elle peut aussi bien faire partie des pays arabes, elle peut faire partie aussi donc d'un groupe africain pour développer les relations avec l'Afrique et aussi pourquoi pas et on l'espère de tout coeur de faire partie des Brics. C'est là où se joue ce changement géopolitique international actuellement.
Pensez-vous que les conclusions de la 31eme session de la Ligue arabe incarnée par la Déclaration d'Alger seront respectées par les pays arabes?
De nature je suis optimiste, à la limite, je peux dire que je suis utopiste. Donc je pense que si on ne fait rien on n'a rien. Maintenant, le Sommet d'Alger peut rapporter des choses positives ne serait-ce que pour la cause palestinienne. Pour tout ce qui est des problèmes de famine qui se posent dans les pays arabes par exemple, la sécurité alimentaire dans les pays arabes est très importante, ce sont des choses qu'on peut régler, il est inadmissible que dans les pays comme le Yémen ou en Somalie les gens souffrent de famine, c'est inadmissible. Ce sont des choses qu'on doit régler et il ne faut pas attendre l'aide des étrangers pour aider ces pays-là.
Nous devons créer des mécanismes pour éradiquer la famine dans les pays arabes. Donc il y a des choses qu'on peut faire, il y a des choses qui sont simples à réaliser, maintenant il y a d'autres choses sur lesquelles il faut travailler. Il ne faut jamais baisser les bras, il faut travailler, il faut discuter, à mon avis la conjoncture internationale va dans le sens de la politique algérienne d'autant plus que nous avons vu des changements appréciables de la politique de certains pays arabes. Qui était complètement alignée sur la politique américaine et qui à la faveur de la crise entre l'Ukraine et la Russie, on a vu un changement notable.
Donc les choses changent et bougent, nous devons changer, notre diplomatie doit être en phase et doit s'arrimer avec ces changements qui s'opèrent dans le monde. L'Algérie a montré qu'elle a un rôle de leader de par son histoire et de par sa tradition diplomatique et ses positions inaliénables par rapport à la cause palestinienne. Il n'y a aucun pays où les dirigeants et le peuple parlent à l'unisson et par la même voix pour que la Palestine soit libérée un jour.


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