En passant sept buts à Manchester United dimanche, Liverpool s'est rappelé les bons souvenirs de la saison passée, quand les Reds avaient roulé quasiment sur tout le monde en Premier League. Cette fois, les hommes de Klopp ne sont plus en mesure de jouer le titre. Mais ils ont retrouvé ce qui leur a permis de gagner, et peuvent se remettre à rêver. À quelques jours de la sortie du nouveau Scream dans les salles obscures, Anfield nous a offert une grande avant-première: de la tension, des cris, un bourreau sans pitié et du rouge de partout. Dans le sillage de Cody Gakpo, affûté comme une lame de rasoir, Liverpool a transformé la réception de Manchester United en bain de sang, infligeant à son rival sa plus lourde défaite depuis 1931. Un match historique, qui lance définitivement les Reds vers une fin de saison électrique. Si le premier acte a donné lieu à un duel équilibré, voire légèrement favorable aux visiteurs, Liverpool a lâché les chevaux au retour des vestiaires. La tornade a emporté tous les repères de Manchester United, pourtant l'une des équipes les mieux organisées cette saison. Darwin Núñez, Cody Gakpo et Mohamed Salah (désormais meilleur buteur de l'histoire du LFC en Premier League) ont dévoré la défense adverse, chacun d'eux y allant de son doublé. Cerise sur le gâteau: Roberto Firmino, qui vit ses derniers mois au club, a ajouté sa petite contribution en sortant du banc, pour la plus grande joie du peuple rouge. Lequel ne s'est pas fait prier pour chambrer en multipliant les «?Olé!?» ou en réclamant un huitième but à ses protégés. L'ensemble de l'équipe a retrouvé du tranchant, à l'image du quatrième but. Au départ de l'action, un corner pour United. Mais Jordan Henderson gratte le ballon dans les pieds d'Antony et lance Núñez. Dix secondes plus tard, Mohamed Salah transperçait les filets et Anfield se soulevait. «?La performance de Liverpool en seconde période vous ramène quelques années en arrière, lorsque très peu d'équipes dans ce championnat, et dans toute l'Europe, pouvaient faire face à l'intensité de l'équipe de Jurgen Klopp, soulignait Jamie Carragher, tout sourire, sur Sky Sports. Nous ne l'avons pas assez vu cette saison. Nous sommes en train de voir le Liverpool d'il y a trois ou quatre ans.?»