Il est un fait que le cyberespace dans lequel nous baignons comporte de nombreux risques, notamment celui de l'exploitation des données personnelles à des fins occultes, surtout que ces dernières deviennent une denrée prisée sur les marchés mondiaux de la data. Aussi, les Algériens ne peuvent échapper au risque de voir leur vie privée étalée à leur insu. En effet, de grands dangers sont liés aux données, notamment l'atteinte à la réputation, le non-respect du droit à l'image et à la vie privée et l'usurpation d'identité. Face à ces menaces bien réelles qui minent le Web, l'Algérie érige des remparts afin de protéger ses citoyens. Cela fait exactement une année que l'Autorité de protection des données personnelles, relevant de la présidence de la République, est entrée en fonction. Instituée par décret, en novembre 2018, cet organisme est chargé de veiller au strict respect de la protection des données personnelles des Algériens après leur traitement par divers organismes, qu'ils soient publics ou privés. C'est ce que rappelle le directeur des systèmes d'information, Abdelhamid Lateb, à ladite Autorité dans l'émission «L'invité de la rédaction», de la Chaîne 3 de la Radio algérienne. Ce responsable rappelle la définition des données personnelles et explique qu'«il s'agit de toute information, quel que soit son support, qui concerne une personne physique identifiée ou identifiable, de manière directe ou indirecte, selon des éléments spécifiques par lesquels on peut identifier la personne» et d'évoquer quatre catégories de données personnelles. Il est ainsi question de «quatre catégories de données personnelles. La première comprend les noms, les prénoms, la date et le lieu de naissance, l'adresse et les numéros de téléphone. La seconde informe sur les données professionnelles (fonction, grade, CV, etc.), la troisième est relative aux données financières (données bancaires, comptabilité, dettes, etc.) et la quatrième catégorie est dite de données sensibles liées aux convictions politiques, syndicales, religieuses, l'origine et l'appartenance ethnique». À la faveur de son intervention sur les ondes de la Radio nationale, Lateb est longuement revenu sur la question sensible des données personnelles concernant la santé des citoyens. Il a ainsi fait savoir que les différents organismes chargés de la collecte et du traitement des données à caractère personnel des citoyens, à l'instar des collectivités locales, des hôpitaux et autres, sont soumis à la loi 18-07 les obligeant à leur protection et à leur destruction, si nécessaire, après une période donnée, suite à leur exploitation. La protection des données de santé est d'autant plus importante, car garantissant le respect de la vie privée des patients. Quant aux missions de l'Autorité nationale de protection des données personnelles, Lateb a d'abord évoqué celle «de sensibiliser les responsables du traitement des données sur la nécessité et la manière de les protéger en premier lieu, puis d'aller ensuite vers des audits via des inspecteurs et des contrôleurs». Il a ensuite abordé l'organisation de ladite Autorité, indiquant qu'elle est constituée de membres installés en août 2022, du secrétariat exécutif dont fait partie la direction de la communication et des systèmes d'information, de la direction juridique et de conformité, et de la direction administrative. Rappelons que les pays africains ont appelé, à partir de Kigali, capitale du Rwanda, à la faveur de la conférence «Cybertech Africa» à construire une infrastructure numérique africaine robuste et sécurisée pour lutter contre les attaques informatiques et les crimes connexes.