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«L'eau coulera à flots en 2024»
Amine Hamadene, Directeur général adjoint de la Seaal, à L'Expression
Publié dans L'Expression le 15 - 08 - 2023

Depuis le mois de septembre 2021, la Seaal a fièrement arboré le statut d'entreprise entièrement algérienne. Sous la direction de Amine Hamadene et de son équipe, la transition s'est opérée depuis la gestion par des cadres étrangers pour superviser les approvisionnements en eau de la capitale ainsi que de Tipaza. Ceci est d'autant plus remarquable étant donné la sécheresse persistante qui a affligé le pays durant plusieurs années. Lors de cet entretien, le Directeur général adjoint de la Seaal aborde en détail cet important défi. Il décortique, également, quelques problèmes qui ont pu surgir, abordan,t notamment l'été caniculaire exceptionnel qui a touché le pays, tout en mettant en avant les mesures assurant la sécurité hydrique des citoyens, un engagement essentiel. Cet objectif a été atteint grâce à la mise en place d'un plan d'urgence initié par le président Tebboune, qui a marqué un tournant en orientant la stratégie des ressources hydriques de la surface vers le dessalement. Il souligne avec confiance que cette stratégie ouvrira la voie à un retour à la distribution normale de l''eau d'ici 2024, avec des approvisionnements plus stables et des plages horaires plus larges. Un entretien à «boire» sans modération...
L'Expression: Nous avons récemment traversé un mois de juillet extrêmement caniculaire, avec des températures dépassant la barre des 50 degrés, notamment dans la capitale. Comment cette situation a-t-elle influencé la disponibilité en eau dans la région d'Alger et Tipaza, zones gérées par votre entreprise?
Amine Hamadene: Vous avez tout à fait raison, nous avons, en effet, connu un été exceptionnel marqué par des pics de températures atteignant parfois les 55°C. Cette situation a naturellement entraîné une hausse significative de la demande en eau potable. En période de chaleur intense, les individus ressentent le besoin de s'hydrater davantage, de se rafraîchir sous l'eau en prenant des douches, ce qui a logiquement entraîné une augmentation parallèle de la consommation d'eau. Cependant, ce que le public ne sait peut-être pas, c'est que nos 6600 employés étaient mobilisés jour et nuit pour garantir un approvisionnement adéquat en eau potable et respecter le calendrier de distribution pendant cette période de canicule. Il s'agissait là d'un défi colossal qu'ils ont relevé avec une détermination remarquable. Il est important de souligner que les températures extrêmes ont eu un double impact: elles ont non seulement augmenté la demande en eau potable, mais elles ont également réduit nos capacités de production. Ainsi, au cours de cette période, nous avons enregistré un déficit de production de 55 000 m3 d'eau par jour par rapport au programme que nous avions établi pour la saison estivale.
Comment expliquez-vous ce déficit de production?
Ce déficit de production s'explique principalement par les effets des fortes chaleurs sur nos équipements de production et de pompage. Les températures élevées entraînent inévitablement une diminution de leur rendement, en particulier au niveau des stations de dessalement de l'eau de mer. Ces installations sont composées de machines, et comme toutes les machines, elles sont sensibles aux températures élevées. Certaines de ces machines ne sont pas conçues pour résister à des températures dépassant les 50 degrés. Elles s'arrêtent automatiquement ou peuvent même subir des dommages. Cette situation impacte directement leur efficacité, empêchant une production optimale, contrairement aux périodes où les températures sont plus clémentes, comme c'est le cas en ce mois d'août. De plus, nous avons fait face à des problèmes de disjonction électrique. Lorsque les coupures de courant se produisent, nos stations de dessalement ou de pompage des puits ne reçoivent pas l'énergie nécessaire pour fonctionner correctement. Cela entraîne des interruptions de production et de distribution qui peuvent durer plusieurs heures. Il est important de noter qu'à l'heure actuelle, la majeure partie de l'approvisionnement en eau de la capitale et de Tipaza provient des stations de dessalement et des puits. Pour illustrer cela, prenons l'exemple des communes d'Aïn Taya, Bordj El Bahri et Heraoua dans l'est d'Alger, qui dépendent à 85% de la station de dessalement d'El Marsa. Toute perturbation dans cette station, même une légère réduction de la production, se répercute sur la disponibilité en eau potable. De même, certaines communes, comme Rouiba, Baraki et Sidi Moussa, sont entièrement alimentées par les forages. Ainsi, tout problème lié à l'énergie ou à l'arrêt des pompes des forages entraîne automatiquement des dysfonctionnements. Cela souligne l'ampleur du défi que nous avons dû relever pour maintenir un approvisionnement en eau continu dans les robinets des habitants d'Alger et de Tipaza.
Donc, pouvez-vous affirmer que votre bilan pendant cette période a été positif?
Indubitablement, tout n'a pas été parfait, mais comme je l'ai expliqué, certains facteurs ont perturbé nos plans. Cela a inévitablement suscité des réclamations de la part de nos clients. Cependant, je suis d'avis que malgré ces difficultés, nous avons réussi à maintenir une alimentation régulière en eau potable. Avec le retour des températures à la normale, nous avons constaté une amélioration du rendement de nos stations de dessalement, ce qui a permis de respecter la production prévue dans notre programme estival. Cette amélioration s'est reflétée dans la baisse des réclamations à moins de 200 appels par jour. Cette satisfaction de la clientèle s'est également manifestée tout au long de l'année 2023, avec une réduction des réclamations d'environ 50% par rapport à 2021 et 2022. Un constat similaire a été observé lors de la Journée cruciale de l'Aïd el Adha, qui a constitué un véritable défi pour nous. Conformément à la demande du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, nous avons minutieusement préparé cette fête religieuse des mois à l'avance. Des réunions ont été organisées depuis le début de l'année pour planifier l'Aïd et la période estivale. Grâce à ces efforts, nous avons réussi à assurer une distribution quotidienne d'eau potable à 80% des habitants d'Alger et de Tipaza pendant la semaine de l'Aïd, alors que normalement ce taux est de 50% en alternance. Pendant les trois jours de l'Aïd, le taux est même passé à 100%. Cette performance a été rendue possible grâce à la production exceptionnelle enregistrée pendant l'Aïd el Adha, avec une moyenne de 1 million 120 mille m3 par jour. Tout cela témoigne des efforts remarquables fournis par nos équipes pour relever ces défis.
Vous évoquez une distribution quotidienne en eau potable pendant les jours de l'Aïd. Peut-on espérer voir cela se concrétiser de manière permanente pour les habitants d'Alger et de Tipaza?
Je vous l'affirme sans exagération, il ne s'agit pas d'un rêve inaccessible, mais d'une réalité tangible. Grâce à la vision stratégique du chef de l'Etat et aux investissements considérables réalisés, la sécurité hydrique des Algériens est garantie. Le changement de direction impulsé par le président Tebboune, passant de l'utilisation des ressources en eau de surface au dessalement de l'eau de mer, a permis d'anticiper les effets des changements climatiques qui touchent la planète. Cette transition a été remarquée par tous, avec une amélioration de la distribution d'eau depuis la mise en oeuvre du plan d'urgence initié par le chef de l'Etat. Concernant Alger et Tipaza, ces mesures ont permis de respecter les programmes de distribution tout en étendant les plages horaires. Cette amélioration devrait se poursuivre en 2024 avec l'achèvement des projets d'envergure actuellement en cours de réalisation.
Je parle en particulier des deux grandes stations de dessalement, à savoir Fouka 2 et Cap Djinet 2, dont la capacité de production atteindra 300 000 mètres cubes (m3) par jour chacune. À cela s'ajoute le projet majeur de transfert d'eau depuis le barrage de Kef Eddir dans la wilaya de Tipasa. Ces initiatives vont considérablement renforcer nos capacités de production et nos réserves d'eau. Ces projets permettront ainsi une nette amélioration de l'approvisionnement en eau potable. Nous devrions voir un retour à la distribution quotidienne d'eau potable pour la majorité de nos clients, ainsi qu'une extension significative des heures de distribution. En d'autres termes, nous envisageons un retour à la normale, caractérisé par une distribution d'eau plus étendue et plus régulière. Tout cela est le fruit du plan établi par le président Tebboune.
Cela est bien beau. Mais en parallèle, les citoyens sont choqués de voir des fuites d'eau qui tardent a être réparées par vos services. Comment expliquez-vous une telle situation alors que le pays souffre d'un manque flagrant d' eau?
Je suis tout à fait d'accord avec vous, et je partage cette préoccupation. C'est également une situation qui nous inquiète profondément de voir de l'eau être perdue ainsi dans la nature. Toutefois, il est important de comprendre que la Seaal fait face à des défis financiers majeurs, notamment avec des créances non recouvrées s'élevant à plus de 19 milliards de dinars. Cette situation nous place dans une position difficile, entraînant des contraintes budgétaires qui nous poussent parfois à prendre des mesures telles que ne plus recourir à l'externalisation pour la réparation et l'entretien du réseau.
Actuellement, ces réparations et entretien sont effectués exclusivement par nos équipes internes, qui gèrent en moyenne 78 fuites par jour sur un réseau de 2000 km de transfert et 7000 km de distribution. En ce qui concerne les canalisations de transfert, nous avons réussi à éliminer toutes les pertes, il n'y a plus de fuites sur ce réseau. Cependant, la situation est plus complexe pour le réseau de distribution. Les tuyaux sont souvent vétustes, avec une moyenne d'âge de 35 ans, ce qui entraîne un nombre considérable de fuites. Parfois, une fuite est réparée, mais une autre apparaît juste à côté. Dans de tels cas, le remplacement complet du tuyau est nécessaire, ce qui implique de contacter les services appropriés. Il est également important de souligner que la priorisation des réparations se fait en fonction de nos capacités d'intervention et de l'impact potentiel sur le programme de distribution. Parfois, réparer une fuite pourrait signifier couper l'eau pendant plusieurs jours pour les citoyens concernés. Nous faisons donc de notre mieux pour éviter de telles situations autant que possible. Bien que la situation soit complexe, nous nous adaptons à chaque situation en veillant à minimiser au maximum les perturbations dans l'approvisionnement en eau de nos concitoyens.
Il y a également la question de la remise en état après vos interventions. Pourquoi ce processus n'est-il pas maintenu comme auparavant?
Auparavant, nous avions un contrat avec l'Epic Asrout qui était chargé de la remise en état des chaussées après nos interventions. Cependant, en raison des contraintes budgétaires, ce contrat n'a pas été renouvelé. Le wali d'Alger, Abdenour Rabhi, a pris une décision significative que nous saluons. Malgré l'absence de renouvellement de ce contrat, il a ordonné à l'Asrout d'intervenir après nos équipes pour rétablir l'état des chaussées. Je tiens à souligner que nous demandons de l'indulgence de la part de nos clients, car nous nous efforçons de fournir un service public digne de ce nom. Nos équipes travaillent inlassablement pour répondre aux attentes de manière optimale. Depuis la reprise en main après le départ de Suez, nous avons fait preuve de notre capacité à relever les défis. De nombreuses réalisations ont été accomplies depuis que l'entreprise est entièrement nationale. Je peux citer en exemple les applications développées par nos équipes pour le suivi des réclamations, du réseau, des réparations et de la géolocalisation. Ces services modernes ont été créés pour mieux répondre aux attentes de nos clients et n'existaient pas auparavant. Cela représente notre plus grande fierté et un signe de notre engagement envers l'amélioration continue de nos services.


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