Des enfants en bas âge, en particulier des nouveau-nés souffrant de diabète et de maladies cardio-vasculaires, continuent de subir les aléas liés au manque de prise en charge. La santé est réellement malade. «3000 nourrissons atteints du diabète et de maladies cardiovasculaires à leur naissance sont en attente d'interventions chirurgicales faute de moyens de prise en charge», a déclaré en exclusivité à L'Expression, le professeur Bouayad, président de l'Association de chirurgie vasculaire. En marge du 6e congrès international organisé par son association, hier à Oran, le Pr Bouayad n'a pas mâché ses mots pour expliquer les raisons qui sont à l'origine de cette longue attente de nourrissons. Selon lui, la prise en charge à temps et effective de ces patients doit constituer l'une des priorités du secteur de la Santé. «Il faut qu'il y ait une véritable prise en charge de ces enfants diabétiques et cardiaques nécessitant, dans l'immédiat, ces interventions», a-t-il préconisé. Sur un autre plan, le président de l'Association de chirurgie vasculaire semble bien connaître les raisons de cette hausse des enfants malades de ces pathologies lesquelles sont tributaires de la prise en charge et des services assurés. Se réservant le droit de ne pas aborder la question des pénuries des médicaments, il a jugé que cette carence posait un sérieux problème quant au traitement des pathologies cardiovasculaires et diabétiques. D'autre part, d'aucuns ne s'attendaient à l'abandon du projet de partenariat devant lier l'établissement hospitalo-universitaire d'Oran (EHU) à l'hôpital français de Montpellier. «C'est la faute aux Français qui y ont renoncé» a-t-on expliqué hier, au niveau de l'EHU du 1er-Novembre d'Oran. Le projet a été définitivement enterré depuis l'année 2007 par l'actuelle équipe administrative de l'hôpital de Montpellier. Les premiers contacts ont été entamés à partir de 2004, a confirmé le Pr Bouayad qui a accompagné de près les travaux de construction de ce joyau sanitaire. Mais il s'est révélé budgétivore depuis son lancement au début des années 2000. Les raisons de cette renonciation sont imputables à la direction de l'hôpital de Montpellier qui a été mise en place en remplacement de celle avec laquelle l'idée d'un partenariat avait été lancée et débattue plusieurs fois, a souligné notre source. La vocation de l'établissement étant d'assurer des soins de haut niveau, les responsables de la santé d'Oran mettent les bouchées doubles en vue de jumeler l'EHU de la ville aux plus grands centres du monde comme le Canada. L'Organisation hospitalière pour le développement des hôpitaux des pays en voie de développement s'intéresse de près à l'évolution du dossier. Des discussions ont eu lieu mais sans résultat. Selon le Pr Bouayad, le gouvernement algérien veut placer l'EHU en cogestion. Les Canadiens estiment que le partenariat doit se faire sur la base d'une assistance technique.
