Jamais au grand jamais, on aurait cru une fin de saison aussi cauchemardesque pour le CRB. Prédestiné et bien placé pour décrocher une place sur le podium et arracher ce qui va avec, une participation continentale, le rêve africain a volé en éclats. Mais au-delà de ce monumental ratage sportif, les Rouge et Blanc qu'on croyait, enfin, sur le bon chemin pour redorer leur blason, auront tout perdu : leur président (élu à la LFP), leur entraîneur (qui n'est pas sûr de prolonger son contrat). Ils risquent surtout de perdre leur effectif et gaspiller l'ossature d'un groupe qui a prouvé avoir tous les moyens afin d'aspirer à décrocher des titres. Cette crainte hante les nuits des supporters belouizdadis. Normal, étant donné que douze joueurs, et non pas des moindres, sont en fin de contrat (Aksas, Mekhout, Rebih, Slimani, Boukeria, Mameri, Ousserir, Bourekba, Aouad, Herida, Saïbi et Harrouche). Si pour certains, leur éventuelle prolongation de contrat n'est pas d'actualité, à l'image de Harrouche et Saïbi (insuffisance technique), il n'en demeure pas moins que le Chabab n'est pas assuré de préserver le reste, c'est-à-dire la principale composante humaine de son équipe type. Sa situation administrative en est la raison. Le club-phare de Belouizdad se retrouve, désormais, sans président, depuis l'élection de Mahfoud Kerbadj à la tête de la toute nouvelle Ligue professionnelle de football. Il y a absence d'interlocuteur qui peut être crédible aux yeux des joueurs, capable de les rassurer et leur présenter des garanties, financièrement parlant, pour les convaincre à prolonger. Les négociations effectuées par Kerbadj avec certains cadres de l'équipe, à l'image de Rebih, Slimani et Bourekba, ne valent, à vrai dire, pas grand-chose. Les joueurs veulent du concret et c'est justement ce qui fait, d'autant plus, défaut. La conjoncture actuelle et la position d'impasse sur le plan administratif bloque tout au niveau du club, y compris le recrutement. Les noms ne manquent pas pourtant. Des joueurs comme Naïli (JSK), Benabderrahmane (USMH), Sofiane (MCA) pour ne citer que ceux-là, sont prêts à endosser le maillot des Rouge et Blanc. Ils ont négocié, donné leur accord et n'attendent désormais qu'un signe de la part du prochain premier responsable du club pour concrétiser du moins de la nouvelle direction. Le futur président sera connu normalement demain à l'issue de l'assemblée générale du CRB. M. Gana, l'un des actionnaires du club, est bien placé pour prendre le relais et la gestion de la société par actions. Il est, jusqu'à l'heure actuelle, le seul candidat et jouit du soutien de Kerbadj. Mais de là à dire qu'il aura la confiance des membres de l'AG, ce n'est pas, semble-t-il, gagné d'avance pour lui. Il y a certaines parties dans les rouages du Chabab qui ne veulent pas de lui, sous le faux prétexte que le gars est un étranger du CRB et ne fait pas partie de la famille belouizdadie dont les “enfants” continuent, paradoxalement, de tourner le dos à leur club “du cœur”. C'est pour dire que l'installation d'une nouvelle direction risque de tarder. C'est un scénario plausible. Sauf que si on va s'amuser à courir derrière les “enfants” du CRB, cela risque de faire perdre du temps et pénaliser le club.