Liberté : Une qualification historique pour les huitièmes de finale d'une Coupe du monde, comment le vit-on à 19 ans ? Nabil Bentaleb : C'est beaucoup d'émotions, nous vivons quelque chose d'exceptionnel, nous ne réaliserons pas encore l'ampleur des choses. Nous allons rentrer, nous reposer et repenser à tout ça. Ce n'est qu'après que nous pourrons nous en remettre. Dans quel état d'esprit affronterez-vous l'Allemagne ? Être en huitièmes face à l'Allemagne, c'est exceptionnel. Nous savons ce qui nous attend. Les Allemands sont favoris pour le sacre final, mais nous n'avons rien à perdre. Nous donnerons tout dans ce match, comme nous l'avons fait pour tous les autres. Vous semblez encore très ému... Je suis toujours très ému quand je joue au foot, surtout quand je gagne. Je suis un gagneur et se qualifier pour les huitièmes pour ma première Coupe du monde avec l'Algérie, c'est quelque chose de grand. Nous écrivons l'histoire. Je profite de votre journal pour dédier cette victoire à ma famille, mes parents, mes amis et certains coachs qui m'ont aidé dans ma carrière. Au pays, ce passage au 2e tour a été vécu dans une indescriptible liesse populaire... La fête ! Nous nous doutions qu'il y aurait de la joie. Il faut rester prudent. Dans la bataille de l'entrejeu, comment avez-vous vécu cette rencontre ? Le match, c'était quelque chose de très intense. Nous perdions un but à zéro, nous étions menés à la mi-temps, mais dans le vestiaire, nous pouvions sentir cette atmosphère sereine. À la pause, on sentait beaucoup de sérénité, on était certains qu'on aller marquer, on était sûrs de nos chances. On l'a très bien prouvé, on a montré qu'on avait une belle équipe. Quelle était, justement, la teneur du discours de l'entraîneur ? Le coach nous a remobilisés, parce qu'on faisait quelques petites erreurs. Il nous a donné de la motivation, ce petit plus qui aide à faire la différence. Sur un plan plus personnel, vous devez être fier de votre performance... On savait que si on gagnait ou on faisait match nul, on passerait ; je n'aime pas parler de moi personnellement. C'est le groupe qui est entré dans l'Histoire. C'est une très grande fierté, je pense qu'on s'est tous très bien battu pour ça. J'ai donné tout ce que j'avais dans les trois matches, on va se concentrer maintenant sur le match de l'Allemagne. Après une telle rencontre, vous êtes certainement vidés au niveau énergie... Ce n'est pas vraiment de la fatigue, car quand vous jouez avec le cœur, la fatigue passe derrière, au second plan, vous donnez tout sur le terrain. Ce n'est qu'après, à la fin, qu'on se rend compte de l'énergie dépensée. R. B. Nom Adresse email