À quelle logique répond le "Travel Warning" américain ? Souci sécuritaire pour ses ressortissants ? Moyen de pression politique contre le gouvernement algérien ? Conséquence de la position d'Alger sur l'agression israélienne contre la bande de Gaza ? Effondrement de la Libye ? Ou tout simplement une méconnaissance profonde de la réalité sur le terrain ? Autant de questions que suscite la dernière note du Département d'Etat sur l'Algérie. Au-delà des considérations de sécurité auxquelles les Américains tiennent beaucoup à tel point d'en faire une préoccupation majeure de leur politique extérieure, l'on est en droit de s'interroger sur cette recommandation bien curieuse qui invite les ressortissants américains à procéder à des stockages de produits alimentaires et de médicaments pour parer à d'éventuelles émeutes populaires dans la capitale ou ailleurs dans le pays. Qu'est-ce que cela peut bien signifier ? S'agit-il d'une tentative visant à inciter les Algériens à se révolter ? Les rédacteurs de cette note détiennent-ils des informations sur de probables émeutes en Algérie ? On se souvient que les câbles de WikiLeaks ont été les précurseurs d'un large mouvement de déstabilisation de beaucoup de pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient à l'exemple de la Tunisie, la Libye, l'Egypte et la Syrie. Un mouvement qualifié plus tard de Printemps arabe mais qui n'a pas tardé à montrer ses limites puisque les révolutions ont engendré, dans la plupart des cas, le chaos. Le "Travel Warning", mis à jour le 13 août courant, est le troisième du genre à être rendu public cette année. C'est tout de même excessif s'agissant de l'Algérie, un pays considéré par Washington comme étant le principal allié dans la guerre contre le terrorisme international et l'Etat pivot du Maghreb avec pour mission d'assister "la jeune démocratie" tunisienne, de stabiliser la Libye menacée de disparition et d'aider au retour de l'Etat malien à travers les négociations d'Alger. Il est vrai aussi qu'avec l'administration Obama, on a été habitué à une chose et à son contraire. Les diplomates US en savent quelque chose. Nom Adresse email