Alger et N'djamena s'acheminent vers une convergence de positions autour de la solution à la crise libyenne. C'est ce qui ressort des entretiens qu'a eus le président tchadien, Idryss Deby, hier, avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en présence du ministre des Affaires étrangères et du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines ainsi qu'avec le président de l'Assemblée populaire nationale. Idryss Deby a également été reçu par le président Bouteflika. Selon le président de l'APN, Larbi Ould Khelifa, qui s'est confié à l'APS, à l'issue de son entretien avec le président Deby, "l'Algérie et le Tchad œuvreraient à la consécration du dialogue politique en Libye". "Les entretiens ont également porté sur la situation en Libye où nous œuvrons tous à la consécration du dialogue politique et la fin de la violence et du conflit qui détruit ce pays", a-t-il déclaré. Il a expliqué au président tchadien la position algérienne sur cette question et des objectifs de sa démarche politique. "L'Algérie, qui est liée au peuple libyen par des relations historiques étroites, œuvre pour que ce pays puisse sortir très vite de cette situation et choisir son régime sans intervention étrangère", a-t-il affirmé, ajoutant que l'Algérie "déploie de grands efforts pour que la stabilité et la sécurité règnent dans les pays voisins et en Afrique". Et le Tchad, dans ce contexte, a tout intérêt à ce que la situation se stabilise en Libye et au Mali d'autant plus qu'il subit directement les conséquences et les effets de la crise. "L'Algérie et le Tchad sont confrontés aux mêmes défis sécuritaires d'où leur détermination, selon Ould Khelifa, à faire triompher la volonté du dialogue politique au Mali". Engagé aux côtés des forces françaises au Mali, le Tchad appuie cependant le dialogue intermalien qui se déroule à Alger et fait partie de la médiation en tant que pays voisin du Mali. Position, pour le moins ambiguë mais compréhensible dans la mesure où sa participation à l'expédition militaire française était dictée par la menace des groupes terroristes et leur tentative de prendre la capitale, Bamako, dont la chute aurait dévasté toute la sous-région. Une fois les groupes terroristes neutralisés, le Tchad a rejoint l'initiative algérienne de dialogue entre les groupes militaro-politiques du Nord et le gouvernement malien. Position qu'il n'a pas adoptée concernant la crise libyenne où il a pris parti pour l'intervention militaire, prêt à s'engager dans une force internationale. Sa visite à Alger, qui s'achève aujourd'hui, a été, en définitive, très positive au plan politique en ce sens qu'elle a permis de faire changer de position le Tchad qui se rapproche désormais de l'option politique prônée par l'Algérie. Si le Tchad maintient cette nouvelle position, il devrait s'engager davantage, avec l'Algérie et les pays voisins de la Libye, pour faire pression ou convaincre les protagonistes de régler leurs différends par le dialogue politique inclusif. D. B.