Mis en œuvre par le gouvernement algérien en partenariat avec les Nations unies, il répond aux standards de qualité internationaux exigés à la fois par l'Etat et par cette institution. L'initiative Ibtikari destinée à la création d'entreprises touchera 700 jeunes diplômés de l'université et de la formation professionnelle. Ce programme les prépare à réussir le projet de création de leur propre entreprise. Il a démarré en novembre 2014. "Depuis le lancement des inscriptions le 16 octobre 2014, les initiateurs ont reçu plus de 5 000 candidatures. En vue de faciliter la mise en œuvre de l'initiative, il a été mis en place cinq pôles. La wilaya de Blida a abrité le pôle centre, Sétif le pôle est, Tlemçen l'ouest , Béchar le Sud-ouest, Adrar le Sud-Est. Chaque pôle inscrit les candidats de la région. Il prend en charge 30 candidats par promotion. Chaque pôle organise cinq promotions. La première promotion compte 150 candidats. Elle a déjà démarré. Le programme se déroulera du 30 novembre 2014 jusqu'à la fin décembre 2015. Une fois la formation reçue, le jeune porteur de projet engage son dossier à l'Ansej, l'Angem ou la Cnac. Il est accompagné jusqu'à la création de son entreprise", indique Rachâa Bedjaoui-Chaouche , expert en entrepreneuriat et consultante Knowledge Systems Innovation à l'Unitar. Pour les trois dernières promotions, les inscriptions sont toujours ouvertes. Quant à l'éligibilité des candidats, il faut avoir au minimum le diplôme de technicien supérieur de l'université ou de la formation professionnelle. Autres critères de sélection : être algérien, être inscrit à l'Anem, avoir une idée du projet, être motivé, avoir de bonnes connaissances en français. Les participants sont coachés par 28 formateurs formés par l'organisme des Nations unies Unitar. La pré-sélection s'effectue par l'Anem. La sélection finale par le ministère du Travail et l'Unitar. Ce programme s'articule en deux phases. La première est dite de sensibilisation à l'entrepreneuriat. Dans cette étape, on va faire réfléchir le jeune porteur de projet : est-ce qu'il est fait pour être un jeune entrepreneur. On y inculque les connaissances suivantes : les caractéristiques de l'entrepreneur, les aptitudes qu'un entrepreneur devrait avoir pour réussir dans son projet de création d'entreprise, l'environnement de l'entreprise dans son volet cadre institutionnel (aspect réglementaire, difficultés administratives, détails à savoir dans la phase de réalisation de son projet. A la fin de cette phase, le porteur de projet devra effectuer son auto-évaluation et décider s'il continue à suivre ce programme jusqu'à création de sa propre entreprise. La phase est organisée en Work shops, jeux de rôle, mise en scène. Ces jeux visent à mettre le porteur de projet dans les conditions réelles d'un créateur d'entreprise. Une fois que le participant demande de créer son entreprise, il va passer à une phase de formation plus technique : acquisition de connaissances sur le droit du travail, la fiscalité, la gestion de projet, la gestion de production, la réglementation, les finances, la planification. La première phase dure cinq jours. La seconde phase a la même durée. A la fin du programme, le porteur de projet est guidé vers les agences Ansej, Angem, Cnac. les porteurs de projet sont accompagnés jusqu'à la création de l'entreprise. "Cet effort de sensibilisation à l'entrepreneuriat en vue de préparer le jeune à réussir son projet constitue la grande spécificité de ce programme par rapport aux autres initiatives en matière de création de jeunes entreprises", souligne Rachâa Bedjaoui-Chaouche. Seconde particularité : ce programme se fonde essentiellement sur les standards de qualité mis en place par les Nations unies à travers l'Unitar. La troisième particularité : les jeunes entreprises sont créées dans des secteurs très spécifiques, dans les secteurs hors hydrocarbures : les TIC, le tourisme, l'environnement, les énergies renouvelables, les activités annexes à l'industrie automobile (sous-traitance), le BTPH, l'agriculture et pêche et la transformation de produits agricoles. La quatrième spécificité est la mise en œuvre du programme en synergie avec plusieurs secteurs : les ministères du Travail, de la Jeunesse, de la Solidarité et de la Formation professionnelle, les agences sous tutelle (Ansej, Angem, Anem, Cnac)et l'Unitar. La finalité est de bien préparer les jeunes à réussir leurs parcours professionnels. Il convient de souligner enfin que ce programme est un projet pilote. Une fois terminé avec succès, il pourrait faire tache d'huile, c'est-à-dire démultiplier le nombre de jeunes entreprises créées en Algérie. K. R.