Résumé : Nawel avoue à Nabil qu'elle vivait encore sous l'emprise d'une angoisse permanente. Ce dernier la rassure. Tout le monde passe par là... L'amertume et la mélancolie n'épargnent personne. Il en avait connu lui aussi un bout. Grâce à ses enfants, il avait pu reprendre vie. Que devenait donc Wafa dans tout ça ? Nabil soupire : -Je n'en savais rien... Comme je ne voulais plus la revoir, je me suis contenté de dire à son avocat, qu'elle n'avait plus intérêt à rôder autour des enfants et que désormais, elle devrait oublier tout notre passé ensemble... Un jour, quelqu'un de sa famille est venu me voir au bureau. Il était tellement curieux par ce revirement de situation qu'il n'avait pas hésité à me demander des explications. Tu penses bien que je ne pouvais rien raconter sur le sujet. Je me suis contenté de lui demander gentiment de quitter les lieux. Cette histoire ne pouvait le concerner. Il me lance alors d'un air arrogant, que Wafa avait quitté définitivement le pays, pour s'installer en France et qu'elle s'était remariée. Je ne sais pas si je dois le croire sur ce dernier point, mais en ce qui concerne son émigration sous d'autres cieux, j'en avais la certitude. Wafa avait toujours rêvé de s'installer ailleurs, et c'est tant mieux pour tout le monde. L'air se rafraîchit. Nawel met sa veste sur ses épaules et boit une dernière gorgée de café avant de se lever : -Nous devrions partir... Il se fait tard... Nabil jette un coup d'œil à sa montre-bracelet, et constate que la nuit était bien avancée. Ils n'avaient pas vu le temps passer. Il se lève de son côté et lance : -Je n'ai pas senti le temps passer... J'étais pris dans ce labyrinthe d'évènements... C'est la première fois que je confie mes secrets à quelqu'un. Emue, Nawel ne peut répondre tout de suite. Elle se dirige vers le parking et ouvrit les portières de son véhicule. Ils montèrent, puis elle démarre et reprend l'autoroute en sens inverse. Le ciel était éclairé de milliers d'étoiles. Un ciel qui aurait sûrement inspiré les poètes et les artistes. Elle repense au dernier feuilleton mis en marche depuis quelques jours et qu'elle devrait terminer rapidement. Kamélia Rostom. Elle était une inconnue même pour elle-même. Finalement, qui est au juste Kamélia Rostom ? -Tu es une femme extraordinaire... La phrase lancée au hasard par Nabil, interrompt ses méditations. -Tu es une femme extraordinaire Nawel, reprend-il. Je ne comprends toujours pas ton célibat. Je mettrais ma main au feu, qu'il y a des dizaines d'hommes qui rêvent de t'approcher ou de te connaître... -Oui, il y a mes lecteurs. -Je ne parle pas de tes lecteurs. Je parle des hommes... Ceux qui ne connaissent rien de Kamélia Rostom... Ceux qui te connaissent sous les traits d'une femme belle, attirante, séduisante, intelligente, et j'en passe... Elle ne répondit pas. Le volant glissait entre ses mains. La lumière des lampadaires se reflétait sur le tableau de bord, et elle constate avec effroi qu'elle était presque à court de carburant. Comment avait-elle pu être aussi inconsciente, pour quitter la ville sans faire le plein ? Elle avait juste de quoi faire quelques kilomètres. Une station-service se profile à l'horizon... Elle s' y arrête. Nabil se tourne vers elle : -Tu veux faire le plein ? -Oui... Je suis presque à sec... Il hèle un agent de service et lui demande de les servir. Mais la station ne disposait pas de gas oil. Ils repartirent bredouille... On leur donne la même réponse dans les deux autres stations qui se trouvaient sur leur chemin. Nawel conduisait doucement... Ils venaient de quitter l'autoroute. Allait-elle arriver chez elle, ou rester en panne sur la route ? Nabil remarque son air préoccupé et lance : -Ne t'inquiète pas, s'il le faut, nous prendrons un taxi.. -Facile à dire. À cette heure-ci je doute fort d'en dénicher un facilement... -Laisse-moi conduire... Parfois, il suffit de rouler doucement et de ne pas trop appuyer sur l'accélérateur pour économiser le carburant... Je vais tenter d'arriver au niveau de mes bureaux... Je pourrais alors reprendre mon véhicule et te déposer. Quelques minutes plus tard, Nawel se retrouve dans le véhicule de son ami, et en route vers la maison. Cette fois-ci, le réservoir était plein, et il n'y avait aucune crainte de tomber en panne sur la route et en plein nuit. Comme la circulation était fluide, ils arrivèrent rapidement à son quartier. (À suivre) Y. H.