Depuis, neuf ans jour pour jour ont passé, soit de 2007 à 2016, sans qu'aucune pièce de ce fleuron de l'architecture ottomane n'ait été livrée au ministère de la Culture. Le chantier inhérent à la mise en valeur de Djenane Lakhdar d'El-Madania a battu le record en matière de longévité, puisqu'ils traînent en longueur et en... "largueur" depuis le lancement de travaux dits d'urgence décidés en l'an de grâce de 2007 pour la pose d'étais en bois devant consolider la contexture architecturale de ce monument. Et depuis, neuf ans jour pour jour ont passé, soit de 2007 à 2016, sans qu'aucune pièce de l'ouast-eddar ou chambre du palier supérieur de ce fleuron de l'architecture ottomane n'aient été livré au ministère de la Culture : "À l'origine et au début des travaux en 2006-2007, le chantier ayant trait à l'opération de rénovation de Djenane Lakhdar était scindé en deux lots distincts. Donc, si la tâche qui se rapportait à la fortification de l'ossature de l'ouvrage a été livrée dans les délais, en revanche, le second lot qui se devait de satisfaire à enjoliver l'intérieur du palais au plus tard au mois de septembre 2014 tarde dans les faits, étant donné que l'aspect initial du palais n'a pas changé d'un iota", a déclaré M. Boughadou Malek, le vice-président, chargé de l'urbanisme et du service technique auprès de la mairie d'El-Madania. Et depuis, beaucoup d'encre et que d'eau ont coulé dans le jet d'eau du bassin tari du jardin de Djenane Lakhdar, sans qu'il y ait la livraison de l'ouvrage tant attendu par les habitants d'El-Madania, notamment les résidents de l'avoisinante cité Beau-Regard. S'il en est une preuve d'un laisser-aller criant, celle-ci est à chercher dans l'aspect chaotique d'un chantier, où l'on aperçoit un palais hérissé d'hideux appuis métalliques et d'échafaudages sur l'ensemble de ses façades principales et latérales. Pour rappel, et à la suite du séisme du 21 mai 2003, la direction du budget, de la comptabilité et du patrimoine de la wilaya d'Alger devait apporter sa pierre à l'édifice pour la conservation de Djenane Lakhdar d'El-Madania, de concert avec la direction de la culture de la wilaya d'Alger, domiciliée à la Maison du Millénaire (ex-villa du Centenaire), établie à Bab Edjedid, à l'angle de la rue Azzouzi-Mohamed. C'était le renouveau tant auguré d'un monument mémorable, placé sous la protection de l'Etat, à la faveur du dossier de classement qu'avait élaboré l'exécutif municipal d'El-Madania et avalisé lors de son examen par la commission de wilaya des biens culturels. "Il n'y a aucun doute quant à l'éventuel transfert de ce patrimoine à l'actif du département ministériel de la culture. Néanmoins, nous souhaitons qu'il profitera aux habitants d'El-Madania, à la faveur de nos propositions d'en faire soit une annexe des Beaux-Arts, un conservatoire de musique où à défaut un atelier pluridisciplinaire qui favoriseront l'éclosion d'artistes en herbe, notamment dans la peinture et l'artisanat du terroir. Seulement et à l'heure où l'on parle, nul n'est en mesure de prédire l'usage qui en sera fait au lendemain de sa... livraison", a dit notre interlocuteur. L'appel sera-t-il entendu ? Accompagné de notre interlocuteur, la visite du palais de Djenane Lakhdar, sis au passage Ghrissi-Amar qui est perpendiculaire au bd Lalla-Abderrahmane (ex-Frédéric-Lang) à El-Madania, convie le visiteur à une excursion culturelle dans le temps, que les plans de l'architecte ambitionnent d'une reconstitution identique à l'esprit du XVIIIe siècle. Pour ce faire, les paysagistes envisagent de verdir le parc, qui se devait d'offrir l'image d'un éden de repos et d'activités didactiques. Seulement, et au lieu de ça, les cavités du sol débordent de détritus laissés là, sans vergogne, par les anti-écolos. Edifié sur une superficie de 340 m2 au cœur d'une luxuriante forêt, le palais de Djenane Lakhdar, ses loges pour les gens de maison ainsi que ses dépendances avaient fait l'objet de modifications en l'an 1843. "Selon, le mémoire analytique annexé au dossier de classement, le palais de Djenane Lakhdar était la propriété de M. Ahmed Ben Mohamed Ben Zouaoui, originaire de la ville de Médéa, avant qu'il ne devienne, à la faveur d'une transaction immobilière, la propriété de M. Hafiz Dahmane Ben Ahmed", a ajouté notre interlocuteur qui souhaite qu'une décision salutaire soit prise pour la préservation de ce monument digne de durer dans le temps, eu égard au devoir de mémoire collective. Louhal N.