Comme il fallait s'y attendre, le remaniement partiel du gouvernement, opéré avant-hier, est loin de rassurer les partis de l'opposition pour qui seul le changement du système en entier serait salutaire pour le pays. Dans sa réaction postée hier sur sa page facebook, le chef du Mouvement pour la société de la paix (MSP) juge, en effet, que ce remaniement n'est que "perte de temps" tant que le système reste toujours le même. Pour lui, le problème ne réside "pas seulement au niveau des départements ministériels ayant échoué, mais dans le système en entier qui a échoué". Il estime que le système a tort de croire que notre pays souffrirait d'un problème de programmes et/ou d'organisation, encore moins des ressources matérielles et humaines, car le véritable problème de l'Algérie est celui de la gouvernance. M. Makri est ainsi convaincu qu'il ne sert à rien de changer des personnes et que ce dernier remaniement du gouvernement ferait, selon lui, partie de la crise affectant le système. De l'avis de M. Makri, les décideurs chercheraient des ministres prédisposés à mettre en pratique le "modèle économique" qu'ils veulent. Le chef du MSP juge ainsi que les décideurs voudraient, à titre d'exemple, un ministre de l'Energie en mesure de réhabiliter "la vache laitière", allusion à la rente assurée par les hydrocarbures. Le MSP appréhende la prise de décisions antinationales et contre la volonté populaire dans ce secteur. Le changement du ministre des Finances, selon le président du MSP, serait, quant à lui, dicté par l'échec d'Abderrahmane Benkhalfa dans les deux opérations de bancarisation de l'argent de l'informel et l'emprunt obligataire. Son remplacement par l'ancien cadre du secteur, Hadji Baba Ammi, répondrait aux attentes des décideurs qui voudraient renflouer les caisses de l'Etat pour exécuter leurs propres projets et travailler leurs intérêts personnels. Les décideurs, ajoute M. Makri, sembleraient contents de garder le ministre de l'Industrie, Abdeslam Bouchouareb, dont l'orientation capitaliste, dit-il, les arrangerait pour le développement du secteur privé, au détriment du secteur public. F. A.