"Je crois que c'est le début de la faim ! Il ne nous reste qu'aller fouiller les poubelles pour trouver de quoi manger !" Bien qu'ils n'aient affiché aucune intention, du moins à ce jour, de débrayer à l'instar de leurs confrères des autres wilayas du pays, les commerçants de Chlef ont vite procédé, dès le début de cette nouvelle année, à une augmentation surprise de l'ensemble des produits alimentaires. Qu'ils soient de première nécessité ou autres, les produits en question ont connu, du jour au lendemain, une flambée sans précédent. "Je crois que c'est le début de la faim ! Il ne nous reste qu'aller fouiller les poubelles pour trouver de quoi manger !", s'indignent des citoyens qui sillonnent les rayons du marché quotidien de fruits et légumes à Haï Bensouna au centre-ville de Chlef. Visible sur le visage de chacun, la colère est à son comble à l'intérieur de chaque lieu de commerce. "Ce n'est pas la peine d'avancer, ni de me pousser pour passer, car rien n'a échappé à ces commerçants. On dirait qu'ils ont passé leur nuit à planifier cette hausse pour qu'elle soit appliquée dès le premier jour de 2017 au moment où le monde entier faisait la fête à l'occasion du nouvel an. Sinon, comment expliquer cette étonnante voire inquiétante surchauffe de la mercuriale ?", s'interroge un citoyen pris dans une bousculade à l'intérieur du même marché. Quant aux tarifs affichés sur chaque produit, ils vous laissent tout simplement perplexe. La tomate à 80 DA le kg, la pomme de terre 50 DA, l'artichaut et la salade 90 DA, la courgette 200 DA, la carotte 60 DA, l'oignon 60 DA, la viande blanche à 400 DA le kg pour ne citer que ceux-là et qui n'ont jamais été aussi chers. Il s'agit d'une augmentation qui a dépassé, dans la plupart des cas, les 30%. "Ce sont les prix de gros qui ont augmenté", lancent, de leur côté, des commerçants interrogés par des clients. Pour le coordinateur de l'Union des commerçants de la wilaya de Chlef, M. Toufik, que nous avons contacté à ce propos, la responsabilité de l'union est entièrement dégagée quant à cette flambée des prix qui ne cesse de s'étendre même une semaine après le début de l'année. Selon lui, il est vrai que certaines augmentations interviennent dans la cadre de la loi de finances de 2017. "Mais quant à cette hausse subite des produits alimentaires, fruits et légumes surtout, affichée à partir du 1er janvier à ce jour, seuls les commerçants qui en sont à l'origine doivent assumer pleinement leurs responsabilités." Notre interlocuteur nous fera même de son agacement devant des augmentations insensées. "Incroyable, mais vrai ! Même les propriétaires de douches ont procédé, à titre individuel, à l'augmentation de leur prix qui est passé de 70 DA, le 31 décembre 2016, à 100 DA, 24 heures plus tard", précisera-t-il. Le coordinateur dégagera la responsabilité de l'union en affirmant avoir saisi officiellement et en temps opportun toutes les instances administratives compétentes de la wilaya, dont la direction du commerce à ce propos. "La balle est donc dans leur camp, et c'est à elles que revient la charge de contrôler tout cela sur le terrain. Aussi, elles doivent impérativement prendre des mesures, sinon des sanctions à l'encontre des commerçants indélicats à l'origine de ce trouble et de cette anarchie qui nous mèneront vers des situations regrettables. Il faut agir avant qu'il ne soit trop tard", ajoutera-t-il. AHMED CHENAOUI