Le responsable de la coopérative théâtrale Machahu d'Iferhounène (wilaya de Tizi Ouzou), Houche Abderrahmane, a dénoncé hier l'annulation d'un spectacle de sa troupe intitulé Tadhsa di Twaghit, qui devait avoir lieu mardi soir à la résidence universitaire de jeunes filles Kebal-Aïcha de Bouira. Selon notre interlocuteur, des étudiantes, qu'il a qualifiées d'intégristes, ont perturbé l'entame de la représentation théâtrale, puis l'ont carrément arrêtée de force au beau milieu d'une scène. Elles ont motivé leur acte par le fait qu'une des comédiennes de la troupe ne portait pas de voile sur scène. Elles se sont insurgées aussi contre l'utilisation d'une mandole, un instrument de musique prohibé par l'islam (haram), selon elles. "En effet, sous prétexte que notre comédienne ne portait pas de voile et que l'instrument utilisé était haram, ces filles ont pris la décision de couper le courant électrique pour empêcher le déroulement du spectacle", a confirmé M. Houche. Il s'est dit profondément inquiet par cet incident, qui augure d'un retour de l'intégrisme qui a mis, dans les années 1990, le pays à feu et à sang. "Les artistes et les intellectuels doivent se mobiliser pour lutter contre cette menace", a-t-il prévenu.