Les minoteries, les cimenteries, les briqueteries et les projets dans les transports ne bénéficieront pas des facilitations de l'Etat. Le ministre de l'Industrie, Abdeslam Bouchouareb vient d'annoncer que l'Etat a pris des mesures pour prévenir la saturation dans certains créneaux d'investissement. Le ministre, qui était hier à l'émission "L'Invité de la rédaction" de la radio Chaîne III, a indiqué qu'une liste négative a été élaborée par le gouvernement en décembre 2016. Elle inclut 110 segments d'activité. En clair, les entreprises qui ont des projets d'investissement dans ces filières ne pourront pas bénéficier des avantages fiscaux accordés par l'Etat. Cette matrice a été communiquée à l'Abef et aux walis. Ce qui veut dire que les banques seront plus réticentes à accorder des prêts pour des projets dans ces segments d'activité. En revanche, le premier responsable du ministère de l'Industrie a indiqué que 14 filières prioritaires bénéficient d'avantages substantiels de l'Etat, sans doute l'automobile, la sous-traitance, la mécanique, la sidérurgie, l'électronique, l'électroménager, l'agro-industrie et les industries naissantes et l'import-substitution. "Toutes les entreprises qui s'inscrivent dans l'import-substitution bénéficieront du foncier, des financements et des avantages fiscaux accordés par l'Etat", a-t-il ajouté. Cela signifie que les nouveaux projets de minoteries, de briqueteries, de cimenteries et ceux des transports ne sont plus éligibles aux avantages de l'Etat. Toutefois, l'investissement dans ces filières faisant partie de la liste négative n'est pas interdit. Mais les promoteurs des projets dans ces segments d'activité ne bénéficieront pas des avantages fiscaux et probablement pas de la priorité dans le financement par les banques de ces projets. La saturation de ces domaines d'activités, ainsi constatée, est sans doute la conséquence du volontarisme mis par le gouvernement et, notamment, par le ministre de l'Industrie, dans la multiplication d'investissements plus ou moins inopportuns. "Projet Peugeot : les négociations se poursuivent" Le ministre de l'Industrie a reconnu, en outre, qu'avec les projets de nouvelles cimenteries, l'Algérie sera en excédent de 10 millions de tonnes entre 2019 et 2021. C'est énorme. Une situation de surproduction. L'alternative est l'exportation. "Mais l'exportation du ciment n'est pas aisée", a-t-il reconnu. Selon lui, les cimenteries publiques de Gica, celles de Beni Saf et de Hadjar Soud sont sur l'eau, non loin des ports de Beni Saf et de Skikda. Ces cimenteries pourront être compétitives et exporter. Quant aux autres cimenteries publiques situées à l'intérieur du pays, le problème risque de se poser, peut-on déduire de ces affirmations. Le ministre de l'Industrie a affirmé que l'investissement en Algérie est en augmentation : 7 105 projets d'investissement enregistrés correspondant à des montants d'investissement de 1 900 milliards de dinars, soit une progression de 25%. Ces projets permettront, s'ils sont concrétisés, de créer 165 000 emplois. Par ailleurs, "le taux de croissance du secteur de l'industrie a été de 4,9% en 2016", a-t-il souligné. Ce qui n'est pas arrivé, selon lui, depuis longtemps. Sa croissance est la plus importante par rapport aux autres secteurs, selon le ministre. Les projections du ministère des Finances prévoient un taux de croissance de l'industrie de 5% en 2017, a-t-il ajouté. Il a annoncé l'autosuffisance en rond à béton dès fin 2017, voire en 2018, avec la mise en service, très prochainement, de la deuxième phase du complexe sidérurgique du turc Tosyali à Oran et la mise en service d'un premier laminoir du complexe sidérurgique de Bellara (Jijel). Quant au projet de réalisation d'une usine de montage de véhicules Peugeot, il a indiqué que les discussions continuent. "Dès que les positions se rejoignent, nous l'annoncerons (la conclusion de l'accord avec Peugeot). On n'est pas dans ce cas." Ce qui veut dire que contrairement aux déclarations des responsables de Peugeot, le projet bute sur un ou des points d'achoppement, selon la version du ministre de l'Industrie et des Mines. K. Remouche