Les lignes tarifaires et produits contingentés instaurés dans le cadre de l'accord d'association liant l'Algérie à l'UE sont transposables à chaque pays appartenant à l'espace européen. C'est le principe de base qui fonde les lignes directrices des relations économiques et commerciales entre l'Union européenne et un pays tiers. Maintenant que le Royaume-Uni en est sorti, il perdrait les avantages que lui procurait l'UE. Finis ainsi les régimes tarifaires dont il bénéficiait dans ses échanges commerciaux avec l'Algérie. Londres perd de fait au change. L'Algérie aussi, puisqu'elle se verra également privée des possibilités douanières avantageuses avec la Grande-Bretagne. Mais tout n'est pas perdu et le retrait de la Grande-Bretagne de l'UE devrait marquer le début d'une nouvelle ère pour le bilatéral. En effet, la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne (Brexit) constituerait une opportunité pour l'Algérie dans les domaines économique et commercial en raison des changements attendus dans la législation commerciale britannique après l'achèvement du processus de sortie. Le Brexit sera certainement une opportunité de valeur pour développer l'économie algérienne et le ministère du Commerce étudie les moyens d'accompagner les opérateurs économiques algériens, dont notamment les producteurs, à franchir le pas et à exporter davantage vers la Grande-Bretagne après le Brexit. Ce sont les propos du directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce, Abderrahmane Benhazil, exprimés en marge d'une journée d'information sur les perspectives et les opportunités d'exportation après le Brexit, organisée, il y a quelques jours, conjointement par l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), le Conseil d'affaires algéro-britannique (UKABC) et l'ambassade de Grande-Bretagne à Alger. L'Algérie veut adapter ses relations commerciales avec la Grande-Bretagne avec cette nouvelle donne. Dans cette perspective, un nouvel accord économique et commercial bilatéral entre les deux nations est envisageable. Cela devrait ouvrir de grandes opportunités non seulement en matière d'exportation en faveur des producteurs algériens, mais aussi aux investissements britanniques en Algérie. Le pays peut exporter vers le Royaume-Uni, essentiellement des produits agricoles. En 2016, la Grande-Bretagne, un marché de 65 millions d'habitants qui se situe à 2,5 heures de vol d'Alger, a été le 9e client de l'Algérie avec des importations britanniques de 1,13 milliard de dollars et son 12e fournisseur avec des importations algériennes de 765 millions de dollars. Aujourd'hui, le volume des échanges entre les deux pays dépasse les cinq milliards de dollars. Il tournait autour de deux milliards de dollars en 2010. En 2015, selon des statistiques livrées par le Cnis, la Grande-Bretagne a été le principal client de l'Algérie avec 2,88 milliards de dollars. Youcef Salami