Contrairement à ses engagements de campagne électorale, durant laquelle il promettait de retirer les troupes US de tous les conflits, Donald Trump ouvre d'autres fronts de guerre. Le président américain a évoqué vendredi soir une éventuelle option militaire au Venezuela, alors qu'il est engagé dans une guerre rhétorique avec la Corée du Nord, qui pourrait selon les analystes déboucher sur un conflit armé destructeur. Donald Trump change complètement de cap dans sa politique extérieure, lui qui promettait durant sa campagne électorale de ramener au bercail toutes les troupes US. "Nous avons de nombreuses options pour le Venezuela, y compris une possible option militaire si nécessaire", a-t-il lancé vendredi lors d'un échange avec des journalistes dans son golf de Bedminster, dans le New Jersey, où il est en vacances. Tout en restant évasif, le locataire de la Maison-Blanche a ajouté, en présence du secrétaire d'Etat Rex Tillerson et de l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley : "Nous avons des troupes dans le monde entier qui sont parfois très loin. Le Venezuela n'est pas très éloigné et les gens souffrent, et les gens meurent." Le Pentagone a indiqué, par la voix de son porte-parole Eric Pahon, qu'il n'avait "à ce stade" reçu aucune consigne sur ce dossier. Réagissant à cette déclaration du président américain, le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino, l'a qualifiée d'"acte de folie". En cas d'agression, "nous serons tous au premier rang pour défendre les intérêts et la souveraineté de notre Venezuela bien-aimé", a-t-il affirmé. Pour rappel, Washington et Caracas, qui n'ont plus d'ambassadeurs respectifs depuis 2010 mais dont les relations s'étaient quelque peu améliorées à la fin du mandat de Barack Obama, conservent des liens économiques et commerciaux étroits, avant tout dans l'industrie pétrolière. Début août, les Etats-Unis ont infligé des sanctions au président vénézuélien qu'ils ont qualifié de "dictateur". Entre-temps, les Etats-Unis maintiennent la pression sur la Corée du Nord, qui doit, selon eux, "cesser son comportement provocateur et porté à l'escalade". C'est ce qu'a indiqué la Maison-Blanche après un entretien téléphonique du président Donald Trump avec son homologue chinois Xi Jinping. Juste auparavant, le chef de l'Etat US avait déclaré que les forces américaines "sont prêtes" à protéger Guam, alors que la Corée du Nord a annoncé qu'elle projetait de lancer des missiles à proximité de cette île américaine du Pacifique. Au cours d'un entretien téléphonique avec le gouverneur de Guam, Eddie Calvo, Donald Trump l'a "assuré" que "les forces américaines sont prêtes à garantir la sûreté et la sécurité de la population de Guam, comme celle de l'ensemble des Etats-Unis", d'après un communiqué de la Maison-Blanche. Ceci étant, l'agence de presse officielle de Pyongyang, KCNA, a affirmé que l'armée nord-coréenne a fait état jeudi d'un projet consistant à lancer quatre missiles qui survoleraient le territoire japonais avant d'aller s'abattre en mer "à 30 ou 40 km de Guam". Ce tir serait "un avertissement crucial aux Etats-Unis", a souligné l'armée nord-coréenne. Reste à savoir maintenant si Trump mettra à exécution ses menaces contre la Corée du Nord et le Venezuela ? Merzak Tigrine/Agences Le président US promet une "grande conférence de presse" demain Le président américain a promis une "grande conférence de presse" demain, au moment où la tension entre les Etats-Unis et la Corée du Nord est particulièrement élevée. La dernière – et unique – conférence de presse de M. Trump seul face aux journalistes remonte au 16 février. Le 45e président des Etats-Unis, actuellement en vacances dans son golf de Bedminster, dans le New Jersey, doit se rendre à New York en début de semaine et a prévu de faire un aller-retour à Washington demain. "Nous avons une conférence prévue, une rencontre très importante, et nous allons voir une grande conférence de presse", a-t-il déclaré vendredi, sans autres précisions. R.I/Agences Paris et Londres affichent leur préoccupation Le président français Emmanuel Macron a appelé hier "à la responsabilité de tous et à prévenir toute escalade des tensions", après plusieurs jours de surenchère entre Washington et Pyongyang. Dans un communiqué, M. Macron fait part "de sa préoccupation devant l'aggravation de la menace balistique et nucléaire en provenance de Corée du Nord. (...) La communauté internationale doit agir de façon concertée, ferme et efficace", afin d'amener Pyongyang "à reprendre sans condition la voie du dialogue", ajoute-t-il. "Avec les autres membres du Conseil de sécurité", la France demande à la Corée du Nord "de se conformer sans délai à ses obligations internationales et de procéder au démantèlement complet, vérifiable et irréversible de ses programmes nucléaires et balistiques". Emmanuel Macron assure par ailleurs "les alliés et partenaires de la France dans la région de sa solidarité dans la période actuelle". De son côté, le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a pointé samedi la responsabilité du régime de Kim Jong-Un dans la "crise" entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, assurant travailler avec ses partenaires pour trouver une "issue diplomatique". "Le régime nord-coréen est à l'origine de ce problème, et doit le résoudre", a-t-il écrit sur le réseau social Twitter. "La communauté internationale est unie pour s'assurer que la Corée du Nord mette fin à ses opérations agressives." "Nous travaillons avec les Etats-Unis et nos partenaires dans la région pour trouver une issue diplomatique à la crise." R. I./Agences