La zaouïa Moulay-Tayeb, située en plein cœur de l'ancienne cité de Aïn Témouchent, a célébré, durant trois jours, sa waâda annuelle où pas moins de 400 adeptes de cette confrérie issus des wilayas de l'Ouest, à l'image d'Oran, Mascara (Mohammedia), Tiaret (Sougueur) et Mostaganem, mais aussi et surtout des villes du Grand Sud algérien, dont Reggane de la wilaya d'Adrar, représentées par les troupes du grand Touat de Timadanin, Thabit, Bouda, Gnawa et Kounta, y ont participé. D'ailleurs, ce sont ces derniers qui ont donné de la voix au rythme de la cornemuse et de la derbouka, et constitué un tableau coloré avec leurs habits traditionnels au grand bonheur du public. L'inauguration de cette manifestation traditionnelle a eu lieu dans la soirée de mercredi dernier avec la récitation de la Selka du Saint Coran avant de laisser place au bal folklorique le jour d'après. Une véritable fiesta avec ce beau monde constitué de troupes vêtues distinctement de leurs costumes traditionnels qui font partie de la culture du grand Sahara algérien qui se sont regroupées en cercles pour offrir à l'assistance leurs danses à pas rythmés en psalmodiant des vers puisés du patrimoine sociocultuel accompagnés des percussions de la derbouka et de la cornemuse. Il faut dire qu'en cette période de saison estivale, les visiteurs qui sont issus de tout le territoire national et même des émigrés n'ont pas laissé passer une si belle opportunité pour accompagner ces troupes qui ont fait le tour du chef-lieu de wilaya avant d'achever leur tournée sous les salves du baroud à la place du 9-Décembre-1960, au milieu d'une foule des grands des jours constituée de femmes et d'hommes de tous âges, avant de rejoindre le mausolée du saint patron Sidi Saïd. Les émigrés ont profité de ces moments qu'ils ont immortalisés par les cliquetis de leurs appareils photo numériques et leurs caméras vidéo pour les garder en souvenir. Les invités ont été priés par les Témouchentois, durant les trois journées, à partager, hospitalité oblige, les repas et les dîners où le couscous a coulé à flots à l'occasion de cette gigantesque waâda qui demeure désormais une expression populaire ancrée dans la société algérienne. M. LARADJ