Durant trois jours, dix artistes locaux audacieux se sont posés au centre culturel Abdallah-Benkeriou, de la wilaya de Laghouat, avec leurs aquarelles, pour le grand plaisir des visiteurs et des initiés. Ces artistes ont en commun une passion : celle de l'aquarelle, utilisant à la fois la technique sèche et humide, esquissant des réminiscences avec les fleurs, les arbres et les portraits en aquarelle mouillée, moments et instants de vies vécus comme un jeu pour retrouver l'émerveillement de l'enfant qui découvre le monde. La transparence de l'eau et les pigments saisissent la lumière comme une étincelle de bonheur. L'aquarelle, cet art qui nécessite un minimum de ressource. Les artistes utilisent l'aquarelle comme art-thérapie pour réactiver des empreintes sensorielles et émotives afin de se reconstruire, en cherchant dans leurs démarches artistiques à rendre les observations du monde autour d'eux. Comme ils le résument : "Une simple flaque d'eau sur un chemin, c'est un peu de ciel sur la terre''. Cette exposition a été marquée non seulement par des ateliers de dessins devant un public composé de jeunes et de moins jeunes venus très nombreux, mais aussi les passants pouvaient admirer les exhibitions le long des remparts du centre-ville immortalisant la splendeur des oasis, le Tizi Grarine et les chaînes de montagnes de l'Atlas saharien, qui surplombent la ville de Laghouat. Le tout suivi d'un riche débat dans l'amphithéâtre du centre culturel. Cette manifestation artistique a été rehaussée par la présence des artistes invités d'honneur, notamment Salim Bouhali d'El-Kantara, wilaya de Biskra, et Baghdad Nekrouf de Sidi Bel-Abbès. "Elle a permis aux jeunes débutants et amateurs de l'aquarelle de s'initier aux différentes techniques, comme la technique de l'humide sur humide ou les lavis ou la tempra, mais aussi des tendances urbaine, paysage ou portrait", a indiqué Rezzoug Ahmed, un exposant approché par Liberté, avant d'ajouter que "cela a constitué une rencontre inestimable entre les artistes précurseurs de cette discipline, à l'image de Sigaa Laïd et Guellouza Med amine ou Saidat Belkacem, sans oublier les nouvelles révélations féminines telles que les sœurs S. R. Rêche''. La manifestation, qui s'est terminée en apothéose, a permis au public de voir de visu des artistes assidus sur leur chevalet et perchés sur l'une des crêtes séparant Laghouat en deux. Cette sortie clôture l'exposition qui a été riche en rencontres. BOUHAMAM AREZKI