Cette structure sera chargée de veiller au respect des engagements internationaux et de prévenir les pénuries. Le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, a annoncé, hier, lors d'une conférence-débat autour du "commerce et les services", organisée en marge de la Foire de la production algérienne, qu'un comité interministériel a été mis en place. Il sera chargé de la régulation du commerce extérieur, selon les normes fixées par les lois régissant le commerce international. Cet organisme fera en sorte que nos engagements internationaux ne soient pas remis en question et qu'il n'y ait pas de pénuries. Le ministre a rappelé que le gros de nos échanges se fait avec l'Union européenne, un ensemble régional avec qui l'Algérie a signé un accord d'association. Mohamed Benmeradi est revenu sur le contexte dans lequel avait été conclu cet accord, soulignant qu'il l'avait été, alors que le pays connaissait une crise sécuritaire des plus complexes, vivant dans l'isolement. Et d'ajouter que l'Algérie a, toutefois, réussi à en tirer profit au plan diplomatique et politique, mais peu de choses au plan économique et commercial, car, at-il dit, l'accord est déséquilibré. Cet accord, nous en avons fait l'évaluation, et nous essayons de le rendre le plus cohérent possible et de respecter les clauses qui y sont consignées. Nous sommes, cependant, souverains dans ce que nous voulons faire, dans ce que nous voulons dire, a-t-il résumé. Un argument recevable ? L'Union européenne est, elle, critique sur le verrouillage opéré dans le commerce extérieur. Dans un document officiel qu'elle a rendu public, l'UE estime qu'en janvier 2016, l'Algérie a pris une série de mesures "restrictives" au commerce bilatéral avec l'UE sous forme d'introduction de licences d'importation non automatiques pour certains produits, tels que les voitures, le ciment et le rond à béton. Ces mesures protectionnistes prises sans concertation préalable avec l'UE sont venues s'ajouter aux restrictions et entraves au commerce et à l'investissement déjà existantes, en rendant encore plus difficile le climat des affaires pour les opérateurs économiques européens, a déploré l'UE dans ce rapport sur l'état des relations UE-Algérie dans le cadre de la politique européenne de voisinage rénovée. Pour l'UE, l'introduction des licences d'importation n'est pas conforme aux obligations de l'accord d'association entre les deux partenaires. Le pays a, cependant, abandonné le régime des licences, mais il a décidé l'interdiction à l'importation de 1 000 produits. Pour le ministre du Commerce, il ne s'agit pas là de protectionnisme, mais de protection de l'économie et de la production nationale dont il a relevé la consistance. "J'ai eu l'agréable surprise, a-t-il souligné, de voir la qualité de la production nationale à l'occasion de la Foire de la production nationale." Youcef Salami