L'EPSP de Boghni (45 km de Tizi Ouzou) vient de lancer une vaste opération de dépistage de la hypertension artérielle et du diabète, deux pathologies sournoises qui prennent des proportions alarmantes dans notre pays. À cet effet, les responsables de cet EPSP ont tracé un programme de visites et de consultations, notamment dans les villages les plus isolés de cette contrée montagneuse du Djurdjura. D'ailleurs, le coup d'envoi de cette campagne a été donné jeudi dernier, à la veille de la célébration de la fête de Yennayer, à partir de l'unité de soins de Helouane, un village situé à 1200 m d'altitude, sur les hauteurs du chef-lieu de la commune de Bounouh. C'est aussi un hommage pour le regretté Ali Zamoum, l'ex-président de l'association Tagmats, qui s'est donné à fond jusqu'à son dernier souffle sur son lit d'hôpital pour doter ce village éloigné et enclavé de la région d'une structure de santé. En dépit d'une pluie battante et d'un froid glacial, des dizaines de personnes du village, notamment des personnes âgées, ont répondu à l'appel du comité de village qui a largement diffusé l'information à propos de cette journée de dépistage animée par deux médecins généralistes, un chirurgien-dentiste et des agents paramédicaux réquisitionnés par leur établissement, alors que, de leur côté, les représentants du comité de village se sont occupés de l'organisation. "C'est une réussite totale, car les citoyens ne sont pas venus seulement de Helouane, mais aussi de tous les hameaux environnants, en dépit du relief escarpé de cette contrée de haute montagne", ajoutera la première responsable de cet établissement public de santé de proximité qui a tenu à superviser personnellement cette opération de dépistage. Selon une source proche de l'équipe médicale, 53 personnes ont été auscultées, dont de nombreuses femmes âgées. Il faut souligner que ces patients ont avoué que c'était la première fois de leur vie qu'ils se sont livrés à un tel examen médical. "Je ne savais pas que je présentais des signes d'hypertension artérielle, parce que je ne ressentais rien. Ce n'est qu'après ma consultation chez le médecin que j'ai appris que je devais surveiller ma tension artérielle durant une semaine pour savoir définitivement si je devrais être traitée pour cette maladie", nous dira une vieille femme. En outre, profitant de la présence de médecins, de nombreux malades ont été auscultés, notamment ceux qui présentent des symptômes de la grippe saisonnière. O. Ghilès