Les conducteurs en état d'ébriété ou ceux qui roulent sous l'effet de "Madame courage" entendront, souvent, parler de ces deux technologies allemandes qui viennent de débarquer en Algérie. Côte ouest de la capitale. En ce mardi soir, la température extérieure affiche 4 C°. Les unités de l'Escadron de la sécurité routière (ESR) de Zeralda, relevant de la gendarmerie d'Alger, s'apprêtent à effectuer les premières expériences de deux nouveaux appareils de dépistage des drogues et de l'alcool sur les conducteurs qui fréquentent cet axe routier. Il est 18h, nous sommes au barrage fixe de Bouchaoui. Dans le sens inverse, qui mène vers les Grands-Vents, un carambolage vient de se produire. En face, ce sont deux véhicules qui se sont renversés à cause de l'excès de vitesse. Les conducteurs se faufilaient et se livraient à un spectacle révoltant sur la bande d'arrêt d'urgence. "Dans ce genre de situations, la prise de sang et le prélèvement de salive s'imposent pour savoir si les conducteurs étaient en état d'ivresse ou sous l'effet de la drogue, ou encore de psychotropes", nous explique le commandant Braham-Rachid Bendali, responsable de l'ESR de Zéralda. Selon notre interlocuteur, la détection du taux d'alcoolémie ou de la présence de substances dopantes dans le corps nécessitait des prélèvements et des délais d'examen et d'expertise prolongés allant de 20 à 30 jours : "Aujourd'hui, nous avons deux outils qui nous permettent non seulement de gagner du temps en livrant les résultats dans les 10 minutes qui suivent le contrôle, mais aussi de laisser l'automobiliste partir si le résultat est négatif." De quoi s'agit-il exactement et comment ces technologies de pointe homologuées permettent-elles aux gendarmes d'opérer rapidement tant dans le cadre préventif que répressif ? Il est 18h20, un véhicule en provenance de Mascara est intercepté pour les besoins d'un contrôle de routine. Après vérification des papiers, le conducteur, visiblement fatigué, est invité à un test d'alcoolémie. Le gendarme exhibe alors l'éthylomètre de type Dragër 6820. Après un scan au niveau de la tête, l'appareil affiche "pas d'alcool". "Si l'éthylomètre avait affiché le contraire, on procéderait à une seconde étape immédiatement. À ce moment-là, on introduit un tuyau dans l'éthylomètre et le conducteur devra souffler plusieurs fois. Après 10 minutes, ce second procédé confirmera le premier résultat. À partir de là, on informe le procureur de la République et on entame la procédure judiciaire classique", explique M. Bendali. Selon cet officier supérieur, l'éthylomètre Dragër 6820 sera utilisé lors des constats d'accidents de la route. Cela évitera la procédure classique, c'est-à-dire la prise de sang, dans un gain de temps record. "Je n'ai jamais vu cet appareil. En un simple scan, le gendarme m'a dit que je n'étais pas en état d'ébriété. C'est une avancée remarquable. J'ai passé moins de 10 minutes dans ce point de contrôle", témoigne cet automobiliste. Un autre conducteur qui venait de subir le même test avoue que "l'éthylomètre Dragër 6820 est une révolution pour la lutte contre les accidents de la route. Selon les explications qu'on m'a fournies, il s'agit d'un nouveau procédé qui éviterait la perte de temps pour les automobilistes soumis au contrôle". Quid du second outil Drug-Test ? Selon M. Bendali, il s'agit d'une première pour la Gendarmerie nationale. Drug-Test Nal-Von-Minden se veut un appareil de dépistage de drogues et de psychotropes, mais aussi une technologie d'analyse salivaire. "Cet appareil, à l'instar de l'éthylomètre Dragër 6820, mettra fin au comportement délictuel des mis en cause dans les barrages de contrôle, notamment ceux qui refusent les prises de sang à cause de leur état second", affirme encore la même source. Ainsi, Drug-Test Nal-Von-Minden détecte 5 genres de drogues, dont le cannabis, l'opium, la cocaïne et les deux composants majeurs des comprimés de psychotropes. En plus d'éviter le déplacement du conducteur vers l'hôpital, Drug-Test Nal-Von-Minden affiche le résultat définitif et incontestable en 10 minutes. Il est 19h50, nous arrivons à Palm-Beach où les unités de l'ESR de Zéralda vulgarisent ces deux technologies allemandes qui viennent de débarquer en Algérie. Une chose est sûre, les conducteurs en état d'ébriété ou ceux qui roulent sous l'effet de "Madame courage" entendront, souvent, parler de l'éthylomètre Dragër 6820 et de Drug-Test Nal-Von-Minden. Reportage réalisé par : Farid belgacem