Il sonne comme une assurance que la prochaine présidentielle sera "ouverte". Et, par-delà, il peut même prendre l'allure d'un "appel à candidatures". Mais, en filigrane, il s'apparente aussi à un rappel à l'ordre à l'adresse du secrétaire général du FLN. à une année de l'élection présidentielle, le président Abdelaziz Bouteflika dont l'éventuelle candidature est défendue, avant l'heure, par ses partisans, livre un message, pour le moins, compliqué à décrypter. "La scène politique doit connaître une diversité, une confrontation de programmes et une course au pouvoir", a-t-il soutenu dans un message lu en son nom, hier, à Naâma, par le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, à l'occasion de la célébration de la Fête de la victoire. "Cependant, il est du devoir de tout un chacun de contribuer à ce mouvement démocratique pluraliste en plaçant l'Algérie et les intérêts suprêmes de son peuple au-dessus de toute autre considération", a, toutefois, souligné le chef de l'Etat. À l'évidence, le message du Président peut être compris comme une assurance que la prochaine présidentielle sera "ouverte" à tous les éventuels compétiteurs. Et, par-delà, il peut même prendre l'allure d'un "appel à candidatures" sibyllin. Mais, en filigrane, il s'apparente aussi à un rappel à l'ordre à l'adresse du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes, qui voudrait occuper seul le terrain en prévision de cette échéance à laquelle est suspendue toute l'opinion. "Seul le FLN est sur le terrain. Ceux qui veulent salir l'image de l'Algérie ont échoué. Ce sont des fantômes qui apparaissent tous les cinq ans lors de l'élection", avait, en effet, soutenu, dernièrement, le SG du FLN, dont le président n'est autre que Bouteflika, non sans tenter de vendre l'option d'un cinquième mandat pour ce dernier. Un scénario qui, s'il venait à se confirmer, rendrait quasiment caduque l'option d'une course au pouvoir ouverte, autour de laquelle le chef de l'Etat maintient, toutefois, le doute. Toujours dans son message, le Président estime, par ailleurs, qu'"il est nécessaire que notre société continue à promouvoir la culture des droits et des libertés et la préservation de ses intérêts collectifs et suprêmes". Une affirmation qui, et c'est le moins que l'on puisse dire, contraste, pourtant, avec la réalité du terrain caractérisée, entre autres, par la répression policière réservée depuis plusieurs mois aux médecins résidents... Sur le plan économique, Bouteflika ne se montre pas moins optimiste en estimant que "notre pays est capable de sortir indemne et victorieux de nos difficultés financières actuelles et conjoncturelles". "Aujourd'hui, et face aux fluctuations du marché international (du pétrole) qui ont entraîné la perte de la moitié de ses recettes extérieures, l'Algérie s'accommode de la situation et veille, dans le cadre de la souveraineté nationale, à mobiliser ses capacités pour sortir de ce tournant difficile, maintenir le processus d'édification et s'orienter vers une économie affranchie de la dépendance excessive aux hydrocarbures", lit-on dans le message présidentiel. "La fête de la Victoire doit nous inspirer d'autres victoires sur le sous-développement, la régression et la division pour surmonter les crises et les situations difficiles à travers le resserrement des rangs et la mobilisation des énergies et en prenant exemple sur nos glorieux ancêtres pour la préservation de l'unité nationale et la souveraineté de nos décisions, dans tous les domaines, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur", ajoute le chef de l'Etat, exprimant, ainsi, indirectement, une certaine appréhension quant à une évolution non souhaitable de la situation, sous l'effet de la crise que traverse le pays. Farid Abdeladim