La production pétrolière de l'Opep a baissé en mars dernier de 90 000 barils par jour. L'offre globale de l'organisation se situe, de ce fait, à 32,19 millions de barils par jour, atteignant ainsi son niveau le plus bas en 11 mois, c'est-à-dire depuis avril 2017. Ce recul est lié à la baisse des exportations angolaises, à des perturbations dans la production libyenne (avec l'arrêt de deux gisements : El-Feel et El-Sharara) et à une diminution de celle vénézuélienne (1,56 mbpj). Ces indications ont été fournies par l'agence Reuters. L'analyse par pays révèle, cependant, que certains Etats membres de l'organisation ont surproduit au cours de cette période, que d'autres ont contracté leurs productions. Ainsi, la production saoudienne a chuté en mars 2018 de 40 000 barils par jour, alors que celles émiratie, qatarie et irakienne ont augmenté par rapport à février, sans que cela n'entraîne, pour autant, une baisse du taux de respect de l'accord de réduction de la production conclu entre l'Opep et d'importants producteurs non Opep, dont la fédération de Russie. Entré en vigueur en 2017, l'accord de limitation de production Opep-non Opep porte sur une baisse cumulée de 1,8 million de barils par jour. Il a été prolongé jusqu'à fin 2018. Le taux de respect de cet accord a même été plus élevé qu'un mois plus tôt (159% contre 154%). Il reste que cette diminution de la production de l'Opep n'a pas eu d'incidence sur les cours de l'or noir qui sont compris dans une fourchette variant de 60 à 70 dollars le baril, un seuil dont l'Organisation des pays exportateurs de pétrole ne peut pas s'accommoder. Mais elle semble résignée au fait que la situation de détérioration des marchés est là pour durer. Des experts estiment que si l'Opep et les producteurs qui lui sont extérieurs ne sont pas parvenus, pour l'instant, à faire remonter les prix, c'est parce que la production américaine de schiste sape leur capacité de le faire. Le baril du brut a enregistré hier en cours d'échanges européens un léger recul, dans un marché inquiété, depuis mardi dernier, du développement des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis. À la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 68,05 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 28 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de mai cédait 27 cents à 63,27 dollars. Le prix du panier de référence du brut de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'est établi, lui, à 64,48 dollars le baril, contre 64,98 la veille, a indiqué, jeudi 5 avril, l'organisation pétrolière sur son site web. Introduit en 2005, le panier de référence de l'Opep comprend 14 types de pétrole, dont le Sahara Blend (Algérie), l'Iran Heavy (Iran), Es-Sider (Libye), Basra Light (Irak), Bonny Light (Nigeria), Arab Light (Arabie saoudite), Girassol (Angola) et le Mery (Venezuela). Youcef Salami