À ce rythme, les importations ne baisseraient que d'environ 2 milliards de dollars par rapport à l'année dernière. En dépit de toutes les restrictions, en particulier la suspension de 800 produits à l'importation appliquée à partir de janvier dernier, la facture d'importation n'a pas fléchi de façon significative. En effet, selon les résultats du commerce extérieur des quatre premiers mois de l'année 2018 communiqués par la douane et cités par l'APS, les importations se sont chiffrées à 15,224 milliards de dollars à fin avril 2018, contre 15,995 milliards de dollars à la même période de l'année écoulée, soit une baisse de 4,82%. À ce rythme, les importations ne baisseraient que d'environ 2 milliards de dollars par rapport à l'année dernière. Concernant la composition des importations, les statistiques douanières indiquent que la facture alimentaire s'est établie à 3,15 milliards de dollars, contre 3 milliards de dollars durant la même période de l'année dernière. Celle des carburants et lubrifiants est en baisse : 543 millions de dollars contre 613 millions de dollars au cours des quatre premiers mois de l'année dernière. Concernant les exportations, elles ont bondi de façon importante en raison de l'augmentation des prix du pétrole. Elles ont atteint durant les quatre premiers mois de l'année en cours 14,368 milliards de dollars, contre 12,117 milliards de dollars à la même période de 2017, soit une hausse de 18,6%. Les exportations hydrocarbures continuent à représenter l'essentiel des ventes algériennes à l'étranger : 93,71% des exportations globales. Elles se sont élevées à 13,45 milliards de dollars contre 11,42 milliards de dollars durant la même période de l'année dernière, soit une augmentation de 17,8% et un gain de 2 milliards de dollars. Les exportations hors hydrocarbures restent marginales : 917 millions de dollars, en hausse cependant de 31,75%. Les exportations hors hydrocarbures durant cette période se répartissent ainsi : 701 millions de dollars de demi-produits, 137 millions de dollars de produits alimentaires, 42 millions de dollars de produits bruts, 25 millions de biens d'équipements industriels et 12 millions de dollars de biens de consommation non alimentaires. Hausse de la facture alimentaire Résultat de cette hausse des exportations, le déficit commercial s'est fortement réduit : 856 millions de dollars durant les quatre premiers mois de 2018, contre un déficit de 3,878 milliards de dollars durant la même période de 2017, soit une diminution de près de 78%. Les exportations ont assuré la couverture des importations à hauteur de 94% contre 76% durant la même période de 2017. Au rythme actuel, le déficit de la balance commerciale atteindrait un peu plus de 2 milliards de dollars. En cas de prix du pétrole à 80 dollars et plus jusqu'à la fin de l'année et un maintien ou hausse de la production d'hydrocarbures, cette balance pourrait être à l'équilibre en 2018, voire dégager un excédent. Ce qui pourrait augurer un rétablissement des équilibres macroéconomiques en 2019, en tout cas une moindre pression sur les réserves en devises dès 2018, si le gouvernement s'attelle néanmoins à contrôler ses dépenses. K. Remouche