L'arrêt des activités de la société Ad Display (ADD) a été accueilli avec soulagement par les opérateurs dans le secteur de l'affichage publicitaire. C'est le cas de la société "Pub City" qui a failli déposer le bilan, à cause du quasi-monopole d'Ad Display sur le marché. "Nous étions au bord de la faillite. Nous n'obtenions aucun marché, quand bien même nous serions les mieux-disants dans les différents appels d'offres lancés par la wilaya d'Alger et ses communes", déplore son gérant, qui avoue que la capitale, considérée comme un gros marché porteur, était la chasse gardée d'Ad Display. Après avoir proposé la meilleure offre financière et technique lors d'une souscription à un appel d'offres de la commune de Raïs Hamidou, pour ne citer que cet exemple, Pub City s'est vu retirer le marché à cause, lui a-t-on signifié, d'une curieuse "note éliminatoire". Pourtant, le cahier des charges ne prévoyait pas de telles dispositions. "Le propriétaire de cette société s'est taillé un cahier des charges sur mesure avec la complicité de certains responsables locaux au sein des APC", indique notre source. Or, depuis l'année 2016, la wilaya n'a pas renouvelé d'adjudications. Dans un courrier adressé au ministre de l'Intérieur et au wali d'Alger daté du 17 janvier 2016, pas moins de sept afficheurs ont demandé la nouvelle date d'adjudication relative aux besoins des communes en mobilier urbain et le paiement des redevances annuelles en contrepartie des sites destinés à l'affichage (urbain). "... Comme vous pourriez le constater sur les différents contrats et le cahier des charges édité lors de l'adjudication de l'année 2005-2006 et conformément aux dispositifs du règlement local de l'affichage publicitaire de la wilaya d'Alger, arrêté 848/05, nous vous rappelons que nous sommes à la veille de la fin de la décennie du contrat des adjudications actuelles", est-il mentionné dans cette lettre. Entre-temps, l'ADD a poursuivi ses activités. Pour dénoncer cette concurrence déloyale, le patron de Pub City a adressé une missive au directeur d'administration et de contrôle de la gestion informatique de la wilaya d'Alger, en date du 26 janvier 2016, dans laquelle il écrit : "La société ‘Avenir Décoration' (ancien nom d'ADD) a remporté toutes les adjudications organisées par les municipalités d'Alger entre 2005 et 2006 et depuis près de 10 ans, cette société, sous l'égide de certaines APC, exploite les espaces publicitaires sans payer les moindres redevances et sans entretenir le mobilier qui devrait contribuer à l'embellissement des communes... Ce qui lui permet d'appliquer des prix dérisoires et même de donner des espaces publicitaires sur des abris gratuitement aux clients." Face à toutes ces correspondances, les autorités sollicitées sont restées apathiques. Cependant, après les sanctions appliquées à l'ADD et sa disparition du marché, quelque 5 afficheurs se sont réunis, il y a quelques jours, pour discuter de leur avenir et de celui de leur corporation pour tenter de récupérer leurs parts du marché. Ce qui passe, disent-ils, par l'élaboration d'un nouveau cahier des charges qui ne doit souffrir aucune faille. Celui qui ouvre droit à souscrire à un appel d'offres, est-il préconisé, doit avoir au moins 7 ans d'expérience dans le métier et détenir des attestations de bonne exécution de ces marchés. B. K.