L'APC et l'ONA se renvoient la balle. Les eaux de l'oued Djennan, relevant de la commune de Dirah ( 65 km au sud de Bouira) sont en proie à une pollution à grande échelle. Et pour cause, les eaux usées provenant des canalisations d'assainissement se déversent dans cette rivière. Pis encore, cette dernière est utilisée par certains agriculteurs de la région pour irriguer leurs champs, ce qui augmente les risques de prolifération des maladies à transmission hydrique ( MTH), telles que le choléra. Les citoyens n'ont eu de cesse d'interpeller les autorités concernées, mais sans grand résultat. "On a écrit au P/APC, au chef de la daïra de Sour El-Ghozlane et même au wali de Bouira mais hélas, nos doléances sont restées lettre morte", affirment certains citoyens de la ville de Dirah. Le problème a été, rappelons-le, soulevé par les élus lors de la session de printemps de l'Assemblée populaire de wilaya (APW). Ces mêmes élus avaient fait remarquer que cette pollution affecte également la multitude des forages auxquels s'alimente la population des localités riveraines, menacée de pollution, car le risque de contamination des nappes phréatiques est, selon eux, très élevé. Du côté des services de l'APC, notamment le bureau d'hygiène communale (BHC), on précise que les services de l'Office national des assainissements (ONA), ont été alertés de la gravité de la situation et surtout de l'urgence d'intervenir rapidement. "On a transmis un écrit aux services de l'ONA, dans lequel on a souligné qu'il faudrait intervenir rapidement. Depuis, on attend!", précise le BHC de Dirah. Selon cet organisme communal, leur municipalité n'a pas les moyens d'entamer les travaux de réhabilitation ou de réfection du réseau d'assainissement. De ce fait, c'est l'ONA qui devrait intervenir pour mettre un terme à cette catastrophe écologique. Pour leur part, les éléments de l'Office de l'assainissement arguent le fait qu'ils sont débordés par les interventions et surtout qu'ils manquent terriblement de moyens. Pour mieux illustrer ce déficit en moyens humains et surtout matériels, le directeur de l'ONA de Bouira indiquera que son établissement dispose d'un seul camion pour l'ensemble de la wilaya. Néanmoins, et selon les dires de ce responsable, ses éléments ont été instruits pour mettre la commune de Dirah parmi leurs priorités. En attendant une prise en charge effective, les eaux usées continuent à se déverser dans cet oued. À titre indicatif, la wilaya de Bouira dispose de trois stations d'épuration, implantées à Bouira, Sour El-Ghozlane et Lakhdaria. Initialement, ces trois centres de dépollution ont une capacité théorique de traitement qui avoisine les 200 000 m3. Or, dans les faits, ces stations traitent selon les statiques de l'ONA un peu plus de 70 000 m3, ce qui est largement insuffisant. L'exemple dd l'oued Djennan n'est qu'un infime aperçu de la pollution qui ravage les différents cours d'eau qui traversent la wilaya. Ramdane Bourahla