Les participants, membres de la société civile et personnalités, à la troisième édition du séminaire sur les migrations organisée à l'initiative de l'association RAJ à l'occasion de la célébration de la Journée internationale des migrants, ont annoncé hier la décision de mettre en place un Observatoire algérien des migrations. Les auteurs de cette initiative parmi lesquels des militants des droits de l'Homme (Laddh, Ladh, Amnesty international) et des membres du mouvement associatif, dont le porte-parole du collectif des parents des harragas ainsi qu'un professeur émérite des universités, sociologue et chercheur, ont indiqué dans une déclaration, dite "déclaration de Mostaganem", que la création de cet observatoire "se donne comme ambition de documenter, clarifier les enjeux, alerter et dénoncer ces atteintes, rendre visibles les solidarités et les fédérer pour agir ensemble et proposer des alternatives garantissant les droits et la dignité humaine des migrants". Dans la déclaration ils se disent "conscients de la complexité des migrations, soucieux et inquiets de la gravité de la situation faite aux migrants et migrantes dans notre pays". Une situation qui, précisent-ils, est "caractérisée par de graves atteintes aux droits fondamentaux de tous les migrants algériens (harragas) ou étrangers en situation régulière ou irrégulière, l'absence des dispositifs juridiques, des politiques incohérentes portant atteinte aux valeurs de solidarité entre les peuples, portant atteinte à la cohésion nationale en discriminant les personnes par la couleur, par la montée inquiétante du racisme et la banalisation de la xénophobie d'Etat au plus haut niveau, qui réduisent les migrants au statut d'objets et non pas d'acteurs, et les Algériens par l'indirection de s'exprimer au rôle du complice, nous considérons que questionner ces politiques anti-migrants, c'est questionner notre propre citoyenneté". Parmi les premiers signataires de cette déclaration, une cinquantaine de noms dont on peut citer entre autres, Abdelouahab Fersaoui, président de l'association RAJ, Saïd Salhi, vice-président de la Laddh (aile Zehouane), et Fatma Boufenik, enseignante chercheuse universitaire et membre de Fard, Ferhati Hassane de SOS Disparus, Kamel Belabed, porte-parole du Collectif des parents des harragas disparus, Yasmina Chouaki de l'association Tharwa Fadhma n'Soummer, Aïssa Kadri, professeur émérite des universités, sociologue et chercheur, et Taher Belabes du CNDDC. A. R. [email protected]