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"Les lettres de prison de mon père l'ont sauvé de la mort "
Samia Ziriat, fille de Derradji Bouharati, à "Liberté"
Publié dans Liberté le 03 - 01 - 2019

Samia Ziriat Bouharati vient de publier en France chez L'Harmattan, puis plus récemment chez La Renaissance en Algérie, un ouvrage intéressant où il est question de prison et de douleur, mais aussi d'amour et de cœur. Lettres d'un prisonnier de la guerre d'Algérie ; les giboulées de mars de Derradji Bouharati (1922-1998), son défunt papa, est un recueil de lettres intimes adressées de sa prison — de ses prisons — à son épouse, la mère de ses sept enfants, qu'il chérit certes, mais dont l'amour rivalisera sans conteste avec un autre amour : l'Algérie. Ce livre sera présenté demain à la salle de conférences de l'hôtel Ghermoul (Alger). Sur son parcours à elle, puis la parution de cet ouvrage, Samia Bouharati se livre :
Liberté : Peut-on faire connaître un peu votre parcours à nos lecteurs ?
Samia Ziriat-Bouharati : D'une manière fortuite, en 1989, quelque temps après ma sortie de fac après des études en sciences économiques, je postule pour un poste de cadre commercial à l'Entreprise des arts graphiques de Réghaïa. Un monde qui me plaît d'emblée, l'odeur du papier et de l'encre, l'immensité du complexe graphique, l'atmosphère qui règne : du service maquette où travaillait un certain Ali Silem, au service de la photocomposition, du façonnage… Sans le savoir, j'entrais dans un monde qui me correspondait parfaitement : l'édition, le livre, et en amont la chaîne industrielle qui était impressionnante. J'aimais les livres depuis toute petite, je baignais dans cette atmosphère presque de vénération à toute source de savoir, passion communiquée et transmise par mon père, lui qui a été "sauvé" dans sa vie grâce au fait qu'il savait lire et écrire ; son histoire je la raconte dans le livre qui relate sa vie Lettres d'un prisonnier de la guerre d'Algérie.
Justement, on va en parler mais d'abord, parlez-nous de votre départ et votre activité en France ?
Je suis partie en France en 1995 avec l'idée de rester sur cette voie ; j'ai créé Savoir livre en 2000, une société d'import-export de livres, en sélectionnant quelques ouvrages et notamment d'art et d'histoire ; nous étions au tout début du processus de l'ouverture du marché du livre. J'ai ensuite été libraire pendant quelques années, en parallèle j'ai lancé en 2003 (l'année de l'Algérie en France) l'association "Origin'AL" dont le but est de promouvoir la culture algérienne, à travers le livre tout particulièrement, et qui active encore aujourd'hui en se spécialisant davantage dans l'organisation de voyages et de séjours en Algérie et dans la coopération franco-algérienne.
Revenons au livre de votre défunt père, pourquoi avez-vous décidé de le publier ?
Finir par publier le livre sur mon père est chose logique, c'est lui rendre hommage ; ces lettres écrites de prison à ma mère l'ont sauvé de la mort, de la folie : écrire des lettres d'amour à sa femme n'est pas chose courante pour un Algérien de sa génération surtout, d'autant plus que c'est ma sœur aînée qui avait à peine 10 ou 11 ans qui les lui lisait. L'écriture de ce livre de mon histoire familiale me resituait dans ce que j'appelle le magma historique de la guerre d'Algérie. Il fallait que je connaisse ma propre histoire, que je fasse ma "thérapie".
Durant mon enfance et ma jeunesse, il était toujours question du passé, un peu trop même, de la guerre et rien que la guerre. Je me rends compte aujourd'hui que le présent s'effaçait presque timidement et l'avenir n'avait pas droit de cité. On vivait dans ce temps-là les affres qu'à causés l'emprisonnement de mon père. En 2018, cela faisait presque vingt ans que je gardais précieusement ces lettres, depuis le décès de mon père en 1998. Elles jaunissaient, elles disparaissaient presque : je voulais sauver cette mémoire, cette souffrance il fallait la regarder en face, essayer de comprendre.
Les traumatismes liés à cette guerre ne sont pas identifiés à titre personnel, on parle d'une mémoire collective blessée, mais on oublie que ce collectif, c'est des individualités, ce n'est pas abstrait, c'est réel. C'est des familles, des personnes en chair et en os. Ma conviction est que ces blessures se transmettent de génération en génération et que si un travail de guérison n'est pas entrepris, ni pris au sérieux, les souffrances continueront, elles ne se résorbent pas.
L'écriture, le débat, la libération de la parole resteront à tout jamais la meilleure arme thérapeutique.


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