Touchées par les inondations occasionnées par les fortes intempéries du week-end dernier, toutes les installations du complexe sidérurgique d'El-Hadjar étaient toujours à l'arrêt, hier, a regretté le secrétaire général du syndicat d'entreprise, Riadh Djemai. Visiblement affecté par cet arrêt prolongé de la production, ce responsable syndical a indiqué qu'il est impossible de dire, même approximativement, quand aura lieu le redémarrage, l'heure étant au pompage des énormes quantités d'eau qui ont submergé les salles des moteurs des ateliers stratégiques du site. "Nous n'avons pas encore évalué l'étendue des dégâts, mais je peux dire, à regret, que la situation est catastrophique. Nous avons tenu plusieurs réunions avec la direction du complexe et avons conclu que tous les travailleurs, sans distinction, doivent être mobilisés pour faire face au sinistre. Chacun d'entre nous doit participer à l'opération de pompage en cours aux côtés des agents de l'Office national d'assainissement et des éléments de la Protection civile, qui ont mis à notre disposition tous les équipements nécessaires. Nous avons également reçu, durant le week-end, un important matériel pour accélérer le pompage des eaux du haut-fourneau et des aciéries, des équipements qui nous ont été expédiés par le groupe et que nous avons commencé à utiliser, ce matin (dimanche ndlr). Nous devrons ensuite procéder à la vérification de l'état des moteurs et des pompes ensevelis sous des tonnes de boue. C'est dire la gravité de la situation", confie Riadh Djemai. Rappelons que les eaux qui se sont infiltrées vendredi et samedi, notamment à l'intérieur des unités du complexe Sider El-Hadjar, sont dues au débordement de l'oued Berkouka. De véritables lacs se sont formés dans toute la région de Sidi Amar, dont fait partie le site sidérurgique, paralysant la circulation au sein même des agglomérations d'El-Hadjar, de Hdjar Eddis où des cités entières sont pratiquement noyées et isolées, si bien que les opérations de curage se poursuivent encore dans cette zone trois jours après l'amélioration des conditions climatiques. Le chargé de la communication de la Protection civile, dont les éléments sont à pied d'œuvre 24 h/24 depuis jeudi dans la nuit, estime cependant que le plus gros est fait en matière de curage de tous les points noirs recensés. L'opération la plus importante devra concerner maintenant l'oued Seybouse, où se déversent les oueds Berkouka et Meboudja afin de faciliter l'écoulement des eaux vers la mer et ainsi prévenir toute montée de leur niveau. A. Allia