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"Le produit algérien n'existe pas en Afrique"
Karim Mahmoudi, président du groupement de partenariat Algérie-Sénégal
Publié dans Liberté le 17 - 02 - 2019

Me Karim Mahmoudi est connu pour être le président de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité, mais c'est en sa qualité de président du Groupement de partenariat Algérie-Sénégal qu'il nous a accordé cette interview.
Liberté : Vous organisez du 21 au 26 avril une mission commerciale au Sénégal. Voulez-vous nous donner plus de détails ?
Karim Mahmoudi : Nous avons créé le Groupement de partenariat Algérie-Sénégal, l'équivalent d'une chambre de commerce Algérie-Sénégal. Ce groupement regroupe des hommes d'affaires, des gens qui activent dans des associations économiques et la finance dans les deux pays. C'est cette ONG qui organisera une mission commerciale privée à Dakar au Sénégal, en collaboration avec African Holding Investment (AHI). African Holding Investment est une institution financière privée qui a pour objet de mettre en relation les femmes et les hommes d'affaires et commerçants des rives nord et sud de la Méditerranée avec leurs homologues dans le continent. Nous avons divisé le continent en deux espaces : francophone et anglophone. L'espace francophone englobe les pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Nous avons choisi de nous installer au Sénégal. Le climat des affaires est très favorable et c'est un pays stable politiquement. Concernant le bloc anglophone où le volume des affaires est beaucoup plus important, notre choix s'est porté sur le Ghana, considéré comme une grande place financière. Nous avons décidé d'ouvrir un showroom à Dakar. Les entreprises qui le souhaitent pourront y exposer leurs produits et leurs services. Nous leur réserverons des espaces, y compris la possibilité d'être leur représentant exclusif ou d'acheter leurs produits pour les revendre dans certains pays.
Après lui avoir tourné le dos, l'Algérie semble découvrir l'espace économique africain...
Sur le plan économique, l'Algérie n'existe pas en Afrique de l'Ouest. Je vous cite l'exemple du Sénégal, du Burkina Faso et même du Mali et du Niger qui sont supposés être le prolongement de l'Algérie. Au Sénégal, vous avez environ 400 000 Libanais qui vivent depuis 130 ans. La communauté française avoisine les 35 000 à 40 000 personnes. C'est le cas aussi des Marocains évalués à 40 000 personnes. Nous décomptons 183 Algériens seulement entre le Sénégal et la Gambie, en comptabilisant le personnel diplomatique. Nous avons reçu en Algérie des partenaires du Sénégal et du Ghana. Nous avons visité la dernière Foire de la production nationale. Nous avons constaté que sur 440 entreprises qui ont exposé, une quarantaine seulement ont un potentiel pour exporter. Les entreprises les plus importantes couvrent à peine 30 à 40% des besoins du pays. Nous sommes capables de conquérir progressivement le marché africain, d'exposer les produits algériens et d'arracher des contrats. Mais c'est un travail de longue haleine. L'Algérie gagnerait à mettre en place une stratégie durable pour s'installer progressivement sur les marchés africains. Il faut créer des conditions favorables. Dans l'aérien, par exemple, le Maroc a 31 rotations sur l'Afrique. L'Algérie en a seulement 11.
En tant que groupement de partenariat Algérie-Sénégal, comment pourriez-vous accompagner les hommes d'affaires ?
Nous avons un projet de création d'une banque commerciale à Dakar dans les cinq prochaines années, avec une succursale à Accra. Notre institution financière aura pour mission de conseiller et d'assister les chefs d'entreprise et les commerçants qui le souhaitent. Nous avons une production non négligeable. Nous pouvons placer beaucoup de produits, entre autres dans l'agroalimentaire et les cosmétiques. Nous pourrions aider les entreprises de l'électronique et de l'informatique à placer leurs produits sur les marchés africains et arracher des parts de marché même modestes au début. Le paradoxe, c'est que l'Algérie a formé de très nombreux cadres africains dans ses universités. Malheureusement, le potentiel que représentent ces derniers n'a jamais été vraiment valorisé, faute d'une stratégie claire. 20 000 Sénégalais et Sénégalaises ont été formés en Algérie. La grosse masses est perdue dans la nature. Cette intelligentsia aurait pu servir de trait d'union entre les deux pays. Nous pouvons coordonner nos efforts pour permettre aux Algériens et aux Algériennes d'être présents en Afrique. Nous sommes prêts à travailler avec tout le monde, mais pas dans le cadre de l'ancien schéma politico-sécuritaire. Si nous continuons à fonctionner avec la primauté du sécuritaire et du politique, nous n'irons pas loin. Nous fonctionnons encore sur le schéma des années 70, alors que l'Algérie a changé. Il faut libérer les initiatives privées. J'invite les responsables algériens au plus haut niveau à réfléchir sérieusement sur l'organisation de nos chancelleries. J'ai honte d'être Algérien à l'étranger. Nous avons des ambassades qui ne servent à rien.
Que pensez-vous de l'ouverture du poste frontalier entre l'Algérie et la Mauritanie ? Ce pays pourrait constituer une rampe de lancement pour le déploiement économique de l'Algérie sur le continent africain ?
Je vois en notre ministre du Commerce un jeune ministre qui veut mordre. Il y a de la bonne volonté. L'Etat a un rôle à jouer. C'est indéniable. Les chambres de commerce aussi et le privé également. Nous devons travailler en intelligence. Des rencontres régulières devraient être organisées pour échanger des informations. Pour l'instant, chacun travaille dans son coin. Il est clair que la Mauritanie est un grand pays.
Mais passer par la Mauritanie pour aller à la conquête du marché de l'Afrique de l'Ouest revient quatre fois plus cher que par cabotage. Soyons modestes. Nous n'existons pas sur le continent. Regardez ce qui se passe au Mali et au Niger. Nous sommes cernés. La liberté de manœuvrer de l'Algérie est réduite. Au Mali, tout le commerce nous échappe. Il faut changer de politique en matière de géoéconomie et de géopolitique.


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