Des grèves dans des établissements publics et des rassemblements d'étudiants, d'enseignants et de travailleurs de la Cnas, de la Casnos, de l'OPGI, de la SNTF..., ont eu lieu. Des commerces fermés, une circulation automobile très fluide et presque inexistante par moments semblaient engourdir la ville des Ponts hier. Pendant des heures Constantine sera cependant paralysée par les lycéens et collégiens qui envahiront le centre-ville et ses axes névralgiques. Ils seront rejoints en début d'après-midi par les étudiants. Des grèves sont annoncées dans les établissements publics, des rassemblements d'étudiants et d'enseignants dans les campus, ainsi que ceux des travailleurs de la Cnas, de la Casnos, de l'OPGI, de la SNTF et des entités de l'ex-Sonacome. Ce sont autant de scènes inédites qui ont eu lieu hier à Constantine en réaction à l' appel à une grève générale et à la désobéissance civile relayés sur les réseaux sociaux et accentués par la décision prise la veille par le ministre de l'Enseignement supérieur. Le ton est donné dès 8h par les lycéens qui ont convergé vers le centre-ville. Même les étudiants qui ont organisé une marche depuis le campus Mentouri ont eu du mal à se frayer un chemin pour arriver au centre-ville. Il était 10h que déjà l'esplanade de l'université était envahie, notamment par des étudiants et des enseignants, venus, dire non à ce qu'ils ont qualifié de "répression et de tentative d'étouffer ce mouvement pacifique". Formés de petits carrés, ils ont occupé l'esplanade. Là, ils ont scandé des slogans hostiles au régime, au 5e mandat pour le président Abdelaziz Bouteflika et ont dénoncé, par la même occasion, la décision de la tutelle d'avancer les vacances. Vers 11h, les premiers marcheurs sont rejoints par les étudiants de la faculté de droit Tidjani-Hadem et de l'Institut d'architecture et d'urbanisme formant une imposante marée humaine qui s'est dirigée vers le centre-ville de Constantine. Par ailleurs, des marches au sein des universités Constantine 3 Salah-Boubnider et Constantine 2 Abdelhamid-Mehri ont été également organisées où des milliers d'étudiants et d'enseignants ont manifesté leur colère quant à la décision du ministère de l'Enseignement supérieur et aussi pour réaffirmer leur refus au 5e mandat. Kamel Ghimouze/Ines Boukhalfa