Les travailleurs du groupe algéro-turc ONE (Ozgun, Nurol, Engeoa) ont observé, hier, un rassemblement devant le tribunal de Draâ El-Mizan (une quarantaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou). Cette action a été décidée par les ouvriers afin de soutenir leurs camarades qui devaient comparaître devant le juge pour une plainte déposée à leur encontre par leurs employeurs. "Nous sommes plus de cinq cents travailleurs présents ici devant le tribunal. Nous venons dénoncer les manœuvres du groupe ONE. Ils accusent sept travailleurs d'entrave à la bonne marche des travaux sur le chantier et des agressions contre des homologues turcs dans leurs postes de travail pendant que quatre autres collègues sont convoqués pour comparaître au tribunal de Kadiria (wilaya de Bouira) où des centaines de travailleurs se sont rassemblés pour exiger d'annuler ces accusations gratuites", nous a déclaré l'un des manifestants. Dans une organisation parfaite, les manifestants ont aussi occupé les trottoirs jouxtant le tribunal sans aucun incident, et ce, sous l'œil vigilant des services de sécurité. D'ailleurs, leurs représentants n'ont pas cessé d'appeler les protestataires à observer le caractère pacifique de leur action. Il est noté que ces travailleurs exerçant dans les différents chantiers de la pénétrante vers l'autoroute Est-Ouest reliant les deux wilayas de Tizi Ouzou et de Bouira sont en grève depuis plus d'une semaine pour dénoncer tous ces dépassements et revendiquent entre autres un préavis de trois mois avant chaque licenciement, trois mois de salaire par année travaillée au sein du groupe pour tout travailleur licencié, et une prime de risques ainsi que l'amélioration de la restauration. "Personne n'est venu à notre rencontre. Nous voulons faire entendre nos voix parce que nous travaillons dans des conditions difficiles sans aucune considération et que nous sommes aussi exploités", a clamé un autre intervenant devant la foule rassemblée sur la placette de l'agence postale de la ville, à proximité de la stèle Lounès-Matoub. Il est rappelé que ce n'est pas la première fois que ces travailleurs sont montés au créneau depuis le lancement des travaux en 2014 pour exiger leurs droits fondamentaux. Il est à signaler que cet axe autoroutier a accusé un grand retard à cause de plusieurs entraves telles que les oppositions et les grèves multiples, alors que cette pénétrante devait être livrée en 2017, en vain, ce qui fait que ses délais de réalisation sont prolongés jusqu'au mois de mars 2020. O. Ghilès