Quelque 2 000 étudiants des différents instituts et écoles supérieures de l'université Badji-Mokhtar d'Annaba ont manifesté, hier, dès 10h, aux côtés de leurs professeurs, pour exiger l'application des articles 7 et 8 de la Constitution. Au cours de ce rassemblement, qui a eu lieu, comme d'habitude, sur le cours de la Révolution, en plein centre de la ville côtière, les manifestants ont crié leur opposition au système, des 3 B qui le personnifient à leurs yeux et aux partis FLN et RND. Arborant les couleurs nationales, ils ont ensuite marché pacifiquement tout au long du boulevard qui mène jusqu'au siège de la wilaya, avant d'observer un sit-in sur l'esplanade du théâtre régional Medjoubi-Azzedine. On aura remarqué que cette fois, le slogan "Djeïch chaab, haoua khaoua !" n'a pas été scandé, une réaction au suspense qu'entretient le général-major Ahmed Gaïd Salah quant à l'application ou non des revendications populaires. Les étudiants et leurs enseignants s'étant dispersés dans le calme, vers midi trente, ce sont ensuite des citoyens de toutes conditions sociales qui ont investi le centre-ville pour manifester à leur tour. Estimés en début d'après-midi à deux ou trois cents personnes, les rangs des manifestants ont grossi au fur et à mesure que la foule avançait pour se transformer en une marée humaine de plus de 4 000 personnes. Ainsi formé et autrement plus impressionnant, ce deuxième rassemblement s'est poursuivi dans une ambiance tout aussi contestataire avant que les manifestants ne se retirent vers 17h.