La Journée internationale des travailleurs, le 1er Mai, intervient, cette année, dans un contexte exceptionnel en Algérie, marqué par l'insurrection pacifique du peuple contre le régime en place. Du coup, la journée de demain s'annonce riche en événements : des appels à des marches sont lancés, au niveau national, par quasiment l'ensemble des syndicats autonomes et même par la base dissidente de l'Ugta. La grande marche nationale est, cependant, prévue dans la capitale, à l'appel, notamment, de la naissante Confédération algérienne des syndicats (CSA), qui regroupe pas moins de 13 syndicats autonomes représentatifs dans différents secteurs dont l'éducation, la santé, les transports, la formation professionnelle ou encore les imams. L'autre appel est lancé par le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), représentant plus de 50% des employés de l'administration. À Alger, le choix de l'itinéraire est symbolique : la marche est prévue entre la place du 1er-Mai, sise à quelques encablures du siège de l'Ugta, et la Grande-Poste. Une fois n'est pas coutume, les syndicats ne manifesteront pas pour des revendications socioprofessionnelles, mais plutôt pour apporter leur soutien à la révolution populaire. C'est ce qu'ont expliqué, dans leurs communiqués respectifs, les organisations concernées. "La marche de demain n'a pas pour objectif de porter les revendications socioprofessionnelles des travailleurs, mais plutôt de joindre notre voix à celle du peuple auquel nous appartenons avant tout. Le contexte actuel ne nous permet pas de parler des revendications corporatistes. Nos slogans ne seront donc pas différents de ceux réitérés par les millions de citoyens chaque vendredi depuis le début de la révolte du peuple le 22 février dernier. Autrement dit, nous allons sortir pour réclamer le départ du système et de tous ses partisans", a expliqué Sadek Dziri, coordinateur de la CSA, qui table sur une large participation des travailleurs de l'ensemble des secteurs. Même son de cloche chez le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), ou encore chez le Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (SNVFAP), deux organisations affiliées au CSA, pour ne citer qu'elles, qui précisent que l'action de demain s'inscrit "dans le cadre du prolongement de la volonté du peuple qui appelle à une véritable transition démocratique". Ces appels, largement diffusés sur les réseaux sociaux, ressemblent, pour le moins, à ceux lancés par les citoyens à la veille de chaque vendredi. Ce qui pourrait, du coup, susciter l'adhésion d'autres couches de la société aux marches corporatistes de demain. Farid Abdeladim