Dans son rapport sur "les perspectives économiques régionales", publié hier, le Fonds monétaire international (FMI) indique que "les projections à moyen terme dépendent fortement du degré de mise en œuvre des mesures d'ajustement et de la série de réformes préconisées, laquelle est désormais incertaine compte tenu des derniers événements politiques". Le rapport relève que les prix du pétrole sont devenus très volatils à la fin de l'année dernière. "Le baril de pétrole se négocie actuellement à environ 65 dollars, soit juste au-dessus de la moyenne prévue pour cette année", souligne le FMI. Les prix du pétrole, prévoit-il, devraient rester inférieurs aux prévisions de l'automne pendant plusieurs années. Le Fonds fait état d'une augmentation des risques dans les pays de la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (Moanap), présentant déjà des soldes extérieurs fragiles, entre autres l'Algérie. Le FMI table, également, sur une expansion budgétaire en Algérie, alors que les cours correspondant au seuil de rentabilité budgétaire restent largement au-dessus de la trajectoire actuelle des prix du pétrole. Pour l'Algérie, le prix du pétrole correspondant au seuil de rentabilité budgétaire, en 2019, dépasse 100 dollars, même s'il a légèrement baissé par rapport à 2014. "Les pays exportateurs de pétrole de la région Moanap doivent reprendre un rééquilibrage progressif des finances publiques afin de reconstituer des marges de manœuvre, tout en approfondissant et en élargissant les réformes structurelles pour diversifier leur économie, et de promouvoir une croissance plus robuste et plus inclusive", estime le FMI, relevant une hausse de la dette totale des administrations publiques en Algérie. Le rapport évoque les grandes manifestations et l'incertitude politique en Algérie. Pour le directeur Moyen-Orient et Asie centrale au FMI, Jihad Azour, cité par l'agence Reuters, "l'Algérie doit s'efforcer d'éviter l'instabilité économique au cours de sa transition politique après la démission du président Abdelaziz Bouteflika". Ce qui est important économiquement pour l'Algérie, a-t-il souligné, c'"est de préserver la stabilité économique durant cette transition politique". Il faudra également, a ajouté Jihad Azour, "ancrer la stabilité à moyen terme en réduisant progressivement le niveau du déficit budgétaire et en évitant toute monétisation de ce déficit". Le directeur Moyen-Orient et Asie centrale au FMI estime que "les réformes structurelles permettront à l'Algérie de se diversifier en dehors du pétrole et d'utiliser ses atouts, à la fois en termes de population jeune, de localisation géographique et de richesses qu'elle possède dans différents secteurs". Meziane Rabhi